Le maillot, jaune de jalousie

Publié par Ferdy le 18.07.2012
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Je venais de lire un article très intéressant à propos de la jalousie. En fait, j'avais dans l'idée d'écrire sur ce thème avant de me raviser. Car le problème était trop lourd pour la saison.
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Du coup, je n'avais plus aucun sujet sous la main. Je fouillais dans ma mémoire disponible, à la recherche d'un sujet sympa qui pourrait faire un article agréable à feuilleter sur la plage, à l'ombre d'un jeune parasol en fleurs, avec des enfants turbulents qui joueraient au ballon près du rivage.

C'est mon côté Marie Claire qui reprend le dessus en été. Il ne manquerait plus que je me lance dans les fiches-cuisine, ce serait le pompon.

J'aurais aussi bien pu me rabattre cette semaine vers un bilan d'étape du Tour de France. En profiter pour évoquer ce fléau du dopage qui pollue régulièrement ce sport populaire un peu ringard, mais toujours aussi fessu à la télévision. D'autant que je serai d'avis de rendre le dopage obligatoire pour ce genre de manifestation sportive. Sa durée s'en trouverait ainsi idéalement raccourcie.

Quelle idée aussi d'avoir choisi cette discipline peu glorieuse à l'ère des transports rapides et collectifs. Je ne comprends pas que des types s'acharnent à pédaler comme des malheureux lorsqu'il est si facile de prendre l'hélicoptère. Car si l'idée initiale de cette compétition (1903) était de nous faire découvrir, avant les congés payés, la pittoresque diversité des provinces françaises, son actuel cycliste déguisé en marionnette publicitaire nuit considérablement à la féérie du spectacle.

On pourrait rêver d'un Tour de France, sans vélo, sans caravane, sans cycliste, sans public, sans sponsor criard, sans EPO, sans commentateur sportif exalté par la vision de tant de jeunes athlètes soigneusement épilés.

Autant retourner vers ma jalousie. C'est assez triste de retourner vers un sujet plombant. Mais courage.

"La jalousie est un désir de fusion, et le jaloux est une personnalité qui n'a pas été suffisamment rassurée par sa mère et qui n'a pas pu se séparer de son objet d'attachement". Dixit Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste. (1) "La jalousie délirante est du registre de la paranoïa. C'est une psychose interprétative".

Je m'en doutais, si j'éprouve une jalousie délirante c'est la faute à ma mère. Pauvre femme aujourd'hui atteinte par la maladie d'Alzheimer et qui me confond parfois avec mon frère aîné. Ce serait à cause d'elle s'il m'arrive parfois d'être jaloux, alors même que je ne suis que moyennement amoureux. Voire même pas du tout.

Les choses ne s'arrangent pas lorsque Serge Hefez affirme : "La relation amoureuse est chargée de passion, de peur d'abandon, d'inquiétude et de la toute-puissance de l'autre. (...)". (2)

Ou bien encore, Marcianne Blévis (3) : "La jalousie excessive désigne un état plus ou moins intense, mais qui est une angoisse torturante concernant un ou une rival-e plus ou moins imaginaire, véritable double du jaloux ou de la jalouse, mais un double plus ou moins persécutant".

La jalousie délirante est un handicap considérable pour celui ou celle qui en souffre. Il ne s'agit pas de la banale jalousie qui peut naître au sein du couple. Le délire vient ici tout gâcher, distillant son poison délétère qui vient corrompre les fondements mêmes de la relation.

Le lecteur attentif de Marcel Proust, que je prétends avoir été, garde en mémoire cette obsession de la trahison qui parcourt son œuvre, et qui culmine dans Albertine disparue (La fugitive). Avec quelle jouissante emphase l'auteur se contemple-t-il dans l'exercice même de cette jalousie qui le ronge. Il en dresse un portrait clinique très complet. Que cette jeune fille ait été un jeune homme ne change rien à l'affaire. La dissection toute scientifique qu'il en fait relate l'évolution des symptômes, le parcours d'un virus sournois qui interdit tout amour.

Pourtant la jalousie, j'ai eu à l'éprouver moi aussi, non pas dans sa forme délirante (pour une fois que je n'étais pas impliqué dans un délire), mais dans sa version bêta. Pour résumer, je passais facilement à l'adultère dès lors que je me sentais menacé par mon amant trop fidèle. Et ici, je vous assure que ma mère n'y était pour rien.

Aussi, je me disais que l'on pourrait parler de la jalousie, ici ou ailleurs. A la suite de ce papier ou dans un forum. Ou autour d'un barbecue (?).

Il doit bien être possible d'aborder ce sujet autrement que sous l'éclairage freudien ou littéraire.

Comme un instant de jalousie, rien que pour soi.

(1) Marie-France Hirigoyen, auteure de Abus de faiblesse (éd. JC Lattès).
(2) Serge Hefez, psychanalyste auteur de Scènes de ménage (Fayard).
(3) Marcianne Blévis, psychanalyste et auteure de La Jalousie : délices et tourments (Seuil).

Commentaires

Portrait de phenix

phenix001

si l'ignorance des Lois de la Vie est le venin  de l' esprit , la jalousie hélas  est le poison  de l'âme  et devient avec les année le Sida du Coeur  avec la gangrène des pensées 

ainsi, se faire du mauvais sang est le résultat de  ses   pensées

et de ce fait :

 le bon  sang ...ne serait-il pas le fruits du bon sens ...........?

Paix - Amour - Harmonie - Espérance qui rime avec confiance 

et si nous avions la vie de nos pensées  ?  alors changeons nos pensées pour changer de vie en chantant Vive la Vie !

  Amitiés du Coeur Phenix Sourire

Portrait de NathanaëlSero

Moi je suis jaloux et je l'assume parfaitement :)) 

Nathanaël.