Hépatite B : objectif contrôle

Le traitement du VHB contrôle sa réplication pour stopper la destruction progressive du foie par notre système immunitaire. Une fois commencé, il se prend généralement au long cours.

Avec l’hépatite B, dans 90 % des cas, on guérit spontanément dans les semaines qui suivent, souvent sans même l’avoir remarqué. Mais dans 10 % des cas, l’organisme n’arrive pas à éliminer complètement le virus, qui provoque une hépatite qui évolue très lentement et aboutit après plusieurs années à la cirrhose et/ou au cancer (avec l’hépatite B, on peut avoir un cancer sans cirrhose). L’évolution est encore plus problématique en cas de co-infection avec le VIH non traité, de surpoids ou de surconsommation d’alcool.

L’interféron Alpha Pégylé, qui module l’immunité, n’est pas systématiquement utilisé car le taux de guérison (on parle de séroconversion) est faible (5 à 10 % seulement). Il vise l’apparition d’anticorps efficaces pour rendre inactifs les virus. Si la charge virale baisse après trois à six mois de traitement, on fait un traitement d’un an ; sinon on l’arrête. Même s’il est mieux toléré que lorsqu’il était utilisé contre l’hépatite C (car il n’y a pas de ribavirine), l’interféron peut rendre colérique, dépressif, insomniaque, fatigué... Prévenir son entourage avant ! Il peut aussi être à l’origine de signes grippaux (fièvre, courbatures, maux de tête, etc.) Certains paramètres du sang (globules blancs, plaquettes) peuvent diminuer. Il n’est pas utilisé en cas de co-infection VIH-VHB.

Les nucléosides ou nucléotides, classes de médicaments également utilisées contre le VIH, agissent spécifiquement en bloquant le VHB : ténofovir, entécavir, lamivudine, emtricitabine. Le traitement du VHB par ces molécules est très efficace et empêche durablement l’évolution de la fibrose du foie. En cas de virus résistant, on vérifie la liste des résistances qui concernent plusieurs nucléosides (résistances croisées) et on adapte, en conséquence, le choix de molécules. Les effets indésirables des nucléosides sont assez rares.

Il existe un vaccin préventif très efficace contre l’hépatite B.

« Traité depuis quatre ans, tout se passe très bien, ma charge virale est indétectable, et je n’ai pas d’effets indésirables. Le traitement fait partie de ma vie. Je ne suis pas anxieux car il est efficace, ma fibrose (F3) a même régressé. Je fais un bilan tous les trois mois, une échographie tous les six mois, un fibroscan tous les ans. Pour me donner plus
de chance, je ne bois plus du tout. »

« Depuis que j’ai été dépistée positive au VHB, je n’ai jamais manqué un seul groupe de parole, ni une analyse, ni un rendez-vous avec mon hépatologue. Je prends désormais la maladie comme un défi. »

« Cirrhose, ça s’écrit avec
un ou deux R ?

- Tu verras, quand tu l’auras, tu t’en rappelleras. »