"Partir en week-end sans amener une pharmacie, pour moi, c’est fabuleux"

Publié par Max le 31.07.2011
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Suivi par le Dr Leibowitch, Max témoigne de son expérience personnelle de prise de traitement par intermittence dans un cadre décidé avec son médecin et avec un suivi particulier. Le Dr Leibowitch met en garde contre toute tentative sauvage de réduire le nombre de ses prises sans avis médical.

Le traitement intermittent ? Je le prends depuis sept ans ! Avant, je prenais mes antirétroviraux tous les jours, les médicaments étaient lourds à l’époque, compliqués à prendre, je vivais avec ma pendule. Je voyage beaucoup, et j’avais même dû arrêter mon traitement au cours d’un long séjour dans les Iles du Pacifique. De retour en France, après un an et demi de traitement sept jours sur sept, le docteur Leibowitch m’a proposé d’essayer en quatre jours sur sept. Franchement, j’ai sauté au plafond. J’étais tellement heureux, ça me paraissait incroyable. J’avais eu des périodes de cafard, et pour moi, c’était me lancer dans quelque chose d’excitant, même si c’était en dehors des clous des recommandations. Je me sentais comme un pionnier, qui allait aider d’autres personnes avec ces recherches. Certes, pour cette réduction des prises, j’acceptais une autre contrainte, celle d’une prise de sang tous les mois, et de visites médicales assez fréquentes. Mais, croyez moi, ce n’est rien, je peux partir en week-end sans amener une pharmacie, pour moi, c’est fabuleux. Malgré l’intermittence, je suis toujours resté indétectable (et je ne regarde jamais mes analyses, je ne suis pas angoissé). Alors, depuis sept mois, je suis passé à trois prises par semaine. C’est fabuleux. C’est tellement plus léger. Impossible d’expliquer quel bien être cela procure sur le plan moral, l'effet d’arrêter les médicaments le mercredi soir. Plus de nausées, plus de crainte d'oublier. Un vrai bonheur ! OK, il y a peut-être un risque de résistance, mais quand je traverse la route aussi je prends un risque ! Et moi, avec mon traitement allégé depuis plusieurs années, je me sens de mieux en mieux. La forme est revenue comme avant, même si j’ai la cinquantaine et que je suis séropo depuis 20 ans. J’ai eu des périodes difficiles, mais maintenant je suis comme tout le monde et peux vivre "libre". Jacques Leibowitch est souvent traité de barjo, et nous aussi ses patients, nous étions considérés comme des fous, avec ces interruptions. Mais ça m’est égal ! C’est un médecin qui établit une extraordinaire relation médicale, avec beaucoup de confiance. C’est mon médecin traitant, il explique très bien, il me soutient, c’est très important pour moi. Avant lui, aucun médecin ne m'avait donné son numéro de portable perso ! Je ne me sens plus malade, je suis comme tout le monde, je n’ai plus honte de prendre mes médicaments… Je fais partie des doux dingues qui vivent avec un traitement allégé. Alors peut-être que moi aussi je suis un barjo, mais un barjo de la vie !"

Propos recueillis par Renaud Persiaux