"18 joint", un appel qui se fête !

Publié par jfl-seronet le 18.06.2010
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Il est des anniversaires qui, en France, ne se célèbrent pas… et pour cause. Celui de la loi de 1970 contre l’usage de produits stupéfiants qui aura bientôt 40 ans, par exemple. D'ailleurs AIDES, dans un communiqué (16 juin), annonce même ironiquement : "Rangez les bougies, la fête aura lieu sans nous…" Pourquoi ?

Chaque année depuis 1993, le CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) fait son "show". Un "show" d'autant plus attendu que cet organisme est un des seuls à pouvoir mobiliser les forces vives de la nation (comme on dit…) en organisant l'"Appel du 18 joint !". Il s'agit d'une manifestation dont les allures bon enfant ne font pas d'ombre au contenu militant et même politique de cette initiative citoyenne qui vise à "dénoncer l’absurde prohibition du cannabis". Cette année plus que jamais, l'"Appel" demande l’abrogation de la loi de 1970. Cette loi a "fortement orienté la politique de lutte contre la toxicomanie sur une voie prohibitionniste, en pénalisant le simple usage et en s’appuyant principalement sur la théorie dite "de l’escalade" [en gros, on passerait obligatoirement du joint au crack !]. Or le coût social de cette criminalisation aveugle est lui bien réel. Non contente d’engorger nos tribunaux et nos prisons, cette criminalisation a un impact direct sur la santé des personnes qui consomment, alors même que la répression ne fait en rien diminuer le nombre d’usagers", rappelle AIDES. L'association a donc choisi de s’associer au CIRC à l'occasion du nouveau lancement de cet "Appel du 18 joint". AIDES profite de cette initiative pour rappeler pourquoi, quand on lutte depuis 25 ans contre le sida, on ne peut que demander la révision de cette loi à la fois obsolète et dangereuse. Ainsi, c'est à cause de cette loi que les programmes de distribution de seringues propres ont mis si longtemps à se mettre en place. Quoique mauvaise, la loi de 1970 est toujours en vigueur. Dans son communiqué, AIDES attire l'attention, une fois encore, sur le coût "stupéfiant" de cette politique répressive, et rappelle que cette manne financière serait bien plus utile pour prévenir les dommages sanitaires causés notamment par le virus de l’hépatite C. Le 18 juin, un rassemblement public est prévu à partir de 18 heures 30 sur la pelouse du parc de la Villette à Paris et un autre à Lyon, place Sathonay (1er arrondissement) entre 18 et 22 heures.
Plus d'infos sur l'Appel sur http://www.18joint.org/
Plus d’informations sur http://www.aides.org/dossier-plaidoyer-40-ans-loi-de-1970