AAH… à la hache !

Publié par jfl-seronet le 13.09.2011
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Le nouveau décret réformant l'AAH (Allocation aux adultes handicapés), publié le 16 août dernier au "Journal officiel", est sous le feu des critiques des associations, notamment celles réunies au sein du Collectif [im]Patients, Chroniques et associés (AIDES, AFSEP, FNAIR, AFD et AFH, etc.). Le Collectif dénonce les nouvelles modalités d'accès à l'allocation aux adultes handicapés appliquées depuis le 1er septembre. Explications.
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Si la colère des associations est forte… elle n’en est pas pourtant neuve. Déjà au printemps dernier, de nombreuses associations avaient critiqué ce décret qui n’était alors qu’à l’état de projet. A l’évidence, aucun des griefs d’alors n’a été retenu… comme d’habitude. [im]Patients, Chroniques & Associés estime que ce décret est : "Totalement déconnecté de la réalité quotidienne des bénéficiaires" et qu’il n’a "qu’un seul objectif : faire des économies sur le dos des malades, en compliquant un peu plus les procédures d’attribution de l’AAH. Le Collectif a beau jeu de rappeler les propos de Nicolas Sarkozy à l’occasion de la Conférence nationale du handicap 2011. Citons-les : "La manière dont sont traitées les personnes en situation de handicap révèle l’état d’avancée démocratique d’une société". D’évidence, il n’y a pas de quoi se réjouir pour ce qui concerne la France.
Le Collectif en veut pour preuve ce décret "publié à la faveur de l’été (…) Profitant de l’indifférence estivale et passant outre l’étape de concertation avec les associations représentant les personnes concernées, ce décret vient précariser un peu plus les personnes atteintes par une maladie chronique ou en situation de handicap". Pour le Collectif, les motifs d’inquiétude liés à ce décret sont légion : "au premier titre desquels une forme de harcèlement administratif de nature à décourager les personnes dans leurs démarches. Ce décret aura par exemple pour effet de : Restreindre l’AAH aux seules personnes pouvant justifier d’une restriction durable d’accès à l’emploi pendant au moins un an". Cette précision pose problème, selon le Collectif, puisque les "personnes vivant avec une maladie chronique ont un handicap fluctuant. Leur parcours est en dents de scie : en une année, elles peuvent vivre successivement un arrêt maladie, un retour au travail, une perte d’emploi, un mi-temps thérapeutique, etc. Il leur est souvent impossible de prévoir si l’accès à l’emploi sera durablement restreint pendant l’année qui vient, mais essentiel de pouvoir compter sur des ressources pour survivre". Le Collectif considère donc qu’il est aberrant de "complexifier les démarches administratives des bénéficiaires ayant un taux d’incapacité entre 50 à 79%, ce qui concerne de fait beaucoup de malades chroniques".
Autre problème, ce même décret "prévoit également de réduire à deux ans maximum (au lieu de cinq) la durée des droits acquis à l’AAH pour les personnes ayant un taux d’incapacité de 50 à 79%. Il prévoit aussi d’exclure ceux pour lesquels des réponses sont "susceptibles" d’exister en matière d’aménagement du poste de travail, ce qui ne tient aucun compte de la réalité de l’emploi des personnes atteintes de maladie chronique. Ceci impose aux personnes de rester dans des démarches administratives perpétuelles". "La manière dont sont traitées les personnes en situation de handicap révèle l'état d'avancée démocratique d'une société", expliquait Nicolas Sarkozy…