AP-HP : paroles, paroles et paroles….
Il y a quelques jours encore les associations de lutte contre le sida (AIDES, le Collectif des patients citoyens, Act Up-Paris, Sidaction, le TRT-5, l'Unals, Actif Santé) saluaient une "réunion ouverte et constructive" avec Benoît Leclercq, le directeur de l'AP-HP (Assistance publique/Hôpitaux de Paris). L'AP-HP s'était engagée (26 mars) à "suspendre immédiatement tous les projets de réorganisation, les réductions de moyens et les annonces désordonnées" pour apaiser le jeu et prendre le temps d'une concertation avec les personnes touchées par le VIH ou leurs représentants qui faisait singulièrement défaut. Elle s'était engagée à fournir, au plus vite, des documents, tout particulièrement ceux concernant les projets d'établissements hospitaliers. Une parole donnée qui n'a pas été tenue et qui pousse les associations et le Collectif à hausser le ton. En effet, les réorganisations se poursuivent malgré la promesse d'un gel de ces dernières, les documents promis ne sont pas envoyés ou trop tardivement pour être utilement exploités et tout est à l'encan.
Depuis le 26 janvier dernier, les associations et le Collectif battent le fer et exigent de la direction de l'AP-HP un gel des réorganisations concernant les services VIH des hôpitaux publics en Ile-de-France. Ils estiment que c'est le préalable indispensable avant la tenue d'Etats généraux sur la prise en charge du VIH/sida dans la région capitale avec les COREVIH (coordinations régionales de lutte contre le VIH), des Etats généraux qui permettraient aux personnes touchées de faire valoir leur droit à une prise en charge globale et multidisciplinaire et leurs besoins de santé, avec le personnel et les moyens nécessaires et la possibilité d'être hospitalisés lorsqu'il le faut. Les associations et le Collectif ont porté ces demandes lors de deux rendez-vous avec l'AP-HP (18 et 26 mars), lors d'une audition par des élus (tous partis politiques confondus) du Conseil de Paris (12 avril) et lors d'un rendez-vous avec Claude Evin, le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France. Si dans un premier temps, les associations et le Collectif ont affiché une prudente satisfaction, la satisfaction n'est désormais plus de mise. "Tout, en nous écoutant (…) nos interlocuteurs se renvoient la balle : l'AP-HP nous renvoie vers l'ARS, l'ARS vers l'AP-HP et les élus vers les deux autres ou vers le gouvernement. Aucun engagement n'est confirmé et le démembrement de certains services continue à bas bruit", dénoncent les associations et le Collectif dans un communiqué. Avec une certaine amertume et colère aussi, ils constatent que les "bonnes paroles ne se concrétisent jamais, les documents promis n'arrivent pas ou seulement à la veille des réunions : l'impatience nous gagne !" La situation devient même absurde puisque l'AP-HP s'engage à soutenir des Etats généraux sur la prise en charge du VIH qu'il démantèle, à la hache, dans la coulisse. A quoi serviront alors de tels Etats généraux lorsque tout ce qui existe aujourd'hui en matière de VIH à l'hôpital public aura soit été cassé, soit fragilisé ?
Dans leur communiqué, les signataires rappellent leur exigence du "respect des promesses faites par le directeur de l'AP-HP devant témoins [les représentants de la mairie de Paris par exemple] le 26 mars et le respect des engagements pris, dans un calendrier qui ne réduise pas la concertation à une mascarade". Ils renouvellent aussi leur "demande adressée à l'AP-HP et à son administration de tutelle, l'ARS, d'une interruption immédiate des mouvements de services hospitaliers qui mettent en danger la santé de plusieurs milliers [de personnes touchées par le VIH]". Enfin, ils affirment que les "patients de l'hôpital public refusent d'être considérés comme de simples objets qu'on déplace allégrement d'un endroit à l'autre à la recherche d'improbables équilibres" financiers.
- 4048 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
Un petit résumé d'en quoi consiste ces
pour ce qui est du vih
à paris, cgb par exemple, ils envisagent de fermer les divers services existants dans bcp d'hopitaux et de ne faire que 2(?) pôles (dont l'hotel dieu) pour tous les malades du sida. pour nous c'est un pb, il faut parfois du temps pour trouver "son" médecin, du temps pour faire confiance.
d'autre part on a déjà été déplacés pour certains (de rotschild à tenon par ex.)
ça nous limite en proximité et accès car pour bcp c'est pas évident de se déplacer tout ça au sacré saint nom du fric .
c'est un des arguments je crois, il y en a surement d'autres...
J'ai entendu parler d'une chose, je ne sais
jamais entendu parler
bilan de santé
Bien, j'espère juste que la question que
J'ai jamais eu non plus de check-up à
dans la peau d'un séropo
mais c'est qu'il va se vexer notre cgb !!
Je ne crois pas que ecce voulait dire 't'es mignon" au sens péjoratif , comme tu sembles l'avoir pris, il exprimait plutot l' étonnement de voir que à coté de nous -séropos -les seronegs parfois ont des questions qui nous laisse pantois.
la plupart d'entre nous sont suivis au moins tous les 6 mois, 3 mois étant la règle pour le suivi classique sous ttt.
Je ne crois pas non plus que tout ce que tu lis, observes etc ne serve à rien en tous cas en termes d'apprendre comment on vit avec et en plus général. Une de mes amies seroneg me disait qu'à force d'être très souvent entourée de séropos elle avait fini par avoir des réactions de séropo, à réagir donc avec cette problématique en tête alors qu'elle n'est pas concernée dans sa chair ...est-ce souhaitable ?
est-ce ton ressenti parfois ?
je comprends très bien ce qu'elle exprime car c'est aussi mon ressenti avec les gays, et je crois que c'est naturel, quand tu baignes longtemps dans un environnement, 'une "culture" (prenons ça au sens large et pas bouillon de culture) qui n'est pas tienne , tu t'imbibes.?
Il y a assez peu d'intervenants séroneg de couple ici ca m'a toujours étonné mais cgb, tu es la, et on espère te garder un peu ...
bizatous
pour le check up gratos je crois pas que ce soit si fréquent 1 par an c deja pas mal ...
S'imbiber, c'est un peu le mot oui, je suis
l'effet des minorités
Réforme du système de santé
En revenant au sujet. Il est vrai que l'on imagine pas comment fonctionne les hôpitaux au canada, en belgique en suisse ou même en afrique. Pas si simple pour les seronaute de ne pas être que franco français voir Parisiano parigo....
Ce n'est pas la 1° fois qu'on peut lire des infos à ce sujet sur seronet
Hôpitaux : "Il y a vraiment matière à s’inquiéter !" | Seronet
Loi HPST et VIH : nouvelles critiques | Seronet
(et aussi sur d'autres sites du web, je vous laisse chercher)
Ceci dit, la réforme de l'AP-HP n'est que l'application à la capital d'un mouvement qui touche tout le pays. La logique croire que l'on peut formater l'exercice de la médecine selon des protocoles (l'illusion que la médecine est une science exacte) déshumanise nos passages à l'hôpital. Les services deviennent de grosses machines et nos interlocuteurs changent sans cesse (pas nos médecins quoique l'on aimerait bien faire croire qu'ils sont interchangeables). Si la révolution provoquée par les séropo dans les années 80/90 plaçant la patient au coeur du dispositif, avec une prise en compte pas seulement biologique de la personne mais aussi psychologique et sociale ne seront bientôt plus qu'un vague souvenir.... Si il y a bien des choses à faire évoluer dans la santé, la direction prise, essentiellement en terme de comptabilité et de rentabilité est une grosse connerie, une ineptie et contre productif si c'est le bien des populations qui est visé. mais l'habitude de vouloir GÉRER les gens nous résume à l'état de statistique et de bilan.
On peut aussi se demander pourquoi le président du CISS (président d'honneur de AIDES) approuvait cette réforme sans consulter les autres associations faisant parti du collectif....
Cette réforme hospitalière s'inscrit aussi dans une logique où il faut tenir compte des attaques contre la sécu, voir ailleurs sur le site comme le fameux "trou" (??!!) de la sécu est fabriqué.
Pour info et en ayant un peu l'impression de me répéter :
Les ALD… au régime ! | Seronet
Publiés le 23-12-2009, les chiffres portant sur les exonérations émanent de l´Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), qui fédère le réseau des Urssaf chargés de la collecte des cotisations.
Depuis les années 1990, le montant des allègements ne cesse d´augmenter : il a plus que doublé entre 1999 et 2007, et s´inscrit encore en hausse de 13,1 % en 2008.
Principales bénéficiaires du phénomène, les entreprises, qui ont bénéficié en 2008 de 28,8 milliards d´euros d´exonérations. Les employeurs sont notamment exonérés de cotisations patronales de Sécurité sociale sur les bas salaires – ces exonérations ont représenté 21,4 milliards en 2008. Ils ont également profité d´allègements sur les heures supplémentaires (2,8 milliards d´euros), cette mesure datant d´octobre 2007.
La liste des exonérations s´allonge de plus en plus au fil des ans : apprentissage, emploi à domicile, contrats aidés, zones franches urbaine, et, parmi les dispositions les plus récentes, rachat de jours RTT et dispositif « zéro charge » pour les entreprises de moins de 10 salariés.
La présidente du Medef, a rappelé que le cœur du dispositif d´allègement de charges avait été mis en place il y a dix ans, au moment des 35 heures. Objectif affiché de ces exonérations, maintenir la compétitivité des entreprises. « Ces allègements ne peuvent être temporaires, ce sont des baisses qui étaient nécessaires pour éviter un coût du travail qui aurait multiplié les dépôts de bilan, a estimé la présidente du Medef. Si nous mettons en cause le cœur de ce dispositif, ce ne sont pas 100 000 chômeurs de plus que nous pouvons craindre dans les six prochains mois, mais des millions ».
source EGORA
quel trou ? On se rappelle juste après les élections régionales , certains départements ont décidé de poursuivre l'état pour la somme des transferts de charge faite au département sans leur reverser l'équivalent d'impôt correspondant.
Il en va de même avec notre assurance maladie.
Pourquoi, ces chiffres ne sont ils pas dans le débat que l'on entend sur l'avenir de la CPAM ? Pourquoi la gauche, les associations, syndicats etc... n'utilisent elles pas ces arguments... Pourquoi ? ...
Ben ouais je sais c'est chiant tout ça, mais vaut il mieux se mettre la tête dans le sable , mais il ne faudra pas oublier la plume dans le Q.
Qu'est ce qu'on fait ???
C'est complexe hein mais bien réel.
L'état promet de compensée certaines exonérations (alors que d'autres comme les emplois familiaux par ex sont d'emblée annoncée comme non compensée)
Qu'en est il dans le réel ?...
ecceomo