Au Cameroun, panne de traitements ?

Publié par jfl-seronet le 10.09.2009
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C'est un "vent de panique" qui secoue les personnes séropositives camerounaises. C'est ce qu'affirme le journal Mutations qui consacre un article (5 août 2009) aux conséquences d'un éventuel arrêt du financement des médicaments anti-VIH par le Fonds mondial en octobre 2009.
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Selon Mutations, ce mouvement fait suite aux propos d'un responsable camerounais de la lutte contre le sida expliquant que : "Le Cameroun bénéficiait du financement du Fonds mondial de lutte contre le sida (…) pour garantir la gratuité des [médicaments anti-VIH] (…) Il s'avère que l'aide octroyée au Cameroun prend fin en octobre 2009. Notre gouvernement a souscrit à un autre financement du Fonds mondial, appelé Round 8, qui commençait en début d'année 2009." D'après ce responsable, le dossier déposé par les autorités camerounaises n'aurait pas été retenu. Le pays devrait donc attendre plusieurs  mois avant de présenter de nouveau son dossier lors d'un nouveau Round (c'est un cycle au cours duquel les dossiers de financement sont déposés par les pays et examinés par le Fonds mondial qui décide de financer ou pas les demandes). Pour Mutations, cela signifie que "le Cameroun doit lui-même assurer la gratuité des [médicaments anti-VIH] sur une période de dix-huit mois au moins, soit d'octobre 2009 à mai 2011." Or, le pays n'est pas en capacité de le faire. Cette "panique" semble avoir déjà un impact. Ainsi le journal camerounais cite une source médicale qui signale que "certains patients séropositifs ont arrêté leur traitement, notamment à l'hôpital général de Douala." Cette "panique" ne semble pas pour autant toucher l'ensemble des acteurs de la lutte contre le sida. Mutations cite ainsi le responsable d'un Centre d'approvisionnement en médicaments essentiels qui affirme que l'approvisionnement en médicaments anti-VIH n'est pas touché. "Nous recevons les médicaments au rythme habituel. Même d'ici octobre prochain, il n'y a pas lieu de s'inquiéter sur l'offre en antirétroviraux", assure ce responsable. Au Cameroun, on compterait officiellement plus 540 000 personnes touchées par le VIH. Très peu d'entre elles ont accès à un traitement.