Ca déménage !

Publié par jfl-seronet le 09.02.2010
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AP-HP
Etre contraint de changer d’hôpital, devoir changer de médecin, peut-être… voir en tout cas sa prise en charge médicale modifiée (sans assurance que ce soit pour le meilleur), c'est ce qui va très probablement être le lot d'une personne séropositive sur deux suivie dans notre pays. Cette révolution s'est faite sans aucune concertation avec les premiers concernés : les personnes malades. Dans une tribune publiée sur Yagg, Bruno Spire, président de AIDES, dénonce cette situation et propose des pistes pour en sortir.

Ça fait maintenant des semaines que les rumeurs, les annonces non officielles vont bon train sur la réorganisation de l'AP-HP et de l'ensemble des services hospitaliers VIH qui prennent en charge les personnes en région Ile-de-France. Tout cela se déroule dans la plus grande opacité et sans aucune concertation avec les personnes touchées alors même qu'une personne sur deux en France suivie pour le VIH l'est en Ile-de-France. Cette situation, parfaitement inédite et profondément révoltante, mobilise des collectifs de patients comme c'est le cas à l'hôpital Cochin ou à l'hôpital Georges Pompidou et bien entendu les associations de lutte contre le sida. AIDES, avec des militants de Paris et de l'Ile-de-France engagés, mais aussi au niveau national s'implique sur ce dossier majeur, en partenariat avec les associations membres du TRT-5 (Arcat, Act Up, Sida Info Service, etc.), le Comité de patients citoyens (COPACI), Actif Santé, Sidaction ou l'Unals. S'unir est plus que jamais nécessaire pour que la direction de l'AP-HP revienne sur des décisions opaques, contestables et qui ne sont manifestement pas inspirées par une amélioration de la qualité des soins. Du moins à ce stade. Les réorganisations massives de services VIH en Ile-de-France ne peuvent se faire sans le préalable de la consultation des personnes malades et des usagers, de la garantie du maintien d'une prise en charge globale (qui a fait ses preuves) et un objectif réel d'amélioration de la qualité du suivi des personnes. C'est ce que rappelle Bruno Spire, le président de AIDES, dans une tribune publiée par le site d'information Yagg. Le président de AIDES y explique que "les personnes vivant avec le VIH ne doivent pas être la variable d’ajustement des politiques de réorganisation hospitalière (…) et que toute forme de restructuration profonde de la prise en charge ne peut être envisagée qu’en accord et dans l’intérêt des malades, pas dans leur dos." Cette tribune, comme le récent communiqué de presse du Collectif Patients Citoyens, montrent si besoin était que la casse qui est actuellement organisée concernant la prise en charge du VIH doit cesser.
Plus d'infos sur Yagg
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Commentaires

Portrait de nathan

A lire cet article, on a l'impression que seuls les services vih sont concernés par cette réorganisation. Or sur un autre forum, j'ai écrit que c'étaient tous les services et toutes les pathologies qui sont concernés.

Pourquoi ne pas fédérer les mécontentements de toutes les associations de malades pour en faire un grand mouvement d'opposition à cette réorganisation ? A condition cependant de faire des propositions car tout n'est pas mauvais non plus dans cette réorganisation.

Portrait de jean-rene

Ce n'est pas le principe de la réorganisation qui est contesté, Nathan, c'est le fait qu'elle se fasse sans aucune information préalable des malades. Les malades du VIH se sont organisés les premiers parce que le premier acte de dette réorganisation a été la suppression du Service des Maladies Infectieuses de l'Hôpital Saint-Joseph. Lorsque j'ai signalé, sur ce site, la brutalité de cette suppression, en Novembre 2008, je n'ai recueilli que de l'indifférence, de l'ironie et des sarcasmes. Bruno Spire était alors déjà Président d'AIDES et je n'ai pas souvenir que, lorsqu'il a dialogué avec les patients VIH+ du site, il ait évoqué ce problème. Il s'en inquiète à présent mais un peu tard. Voilà 15 mois qu'il aurait pu se manifester publiquement au sujet de la manière dont a été menée cette réorganisation. 15 mois de perdus. Tu parles , Nathan, de "fédérer les mécontentements" mais le COPACI, le Comité de Patients Citoyens qui regroupe les malades VIH+ touchés par cette réorganisation, est sûrement prêt à coopérer avec les Comités de Patients touchés par d'autres maladies et perturbés aussi par la manière dont est menée la réorganisation en cours. Mais où sont ces Comités? On ne peut fédérer que ce qui existe ! Avant de penser à fédérer, pensons à défendre les patients VIH+ traités comme du bétail parce qu'ils ne sont pas considérés comme assez rentables par le Gouvernement.
Portrait de nathan

Bonjour Jean-René, les associations existent. Pour certaines pathologies lourdes (AVC, diabète...), il en existe même plusieurs.

Comme je l'ai déjà indiqué sur un forum, je pense que le président honoraire de Aides qui est (était ?) aussi Président de la Conférence Nationale de Santé et du Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) pourrait jouer un rôle dans cette fédération des mécontentements.

Il connaît bien ce projet de réorganisation puisqu'il était aux côtés de la ministre Bachelot lors de la conférence de presse de présentation de la loi Hôpital, patients, santé et territoire :

http://www.lesmaladessolidaires.com/blog,christian-saout-porte-parole-de...

Portrait de jeanlouis

Regrettera qui veut les initatives non prises au moment où se réformait un hopital. Cela est surement vrai; Quoiqu'il en soit, le mouvement actuel semble d'une autre ampleur et mérite de notre part une vigilance forte. La question est plutot "comment être informé et quelles sont les possibilités de changer la donne sur les mutations en cours?". Il me semble qu'on est dans une de ces périodes où crier et pétitionner sont nécessaires et incontournables.
Portrait de nathan

Christian Saout, Président du CISS (voir ci-dessus), réagit au rapport de la Cour des comptes concernant les gaspillages de l'assurance maladie. C'est un début.

Tout le reportage se trouve là :