"C’est moi qui suis séropositif… pourquoi avez-vous peur ?"

Publié par jfl-seronet le 03.01.2011
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frontièrediscrimination
Benjamin a 28 ans. Il est gay. Depuis août 2002, il vivait au Canada, plus particulièrement dans la province du Québec. Il y étudiait. Il travaillait également en parallèle de ses études. Tous les trois ans, Benjamin devait renouveler ses permis pour les études et le travail. Ce renouvellement s'accompagne au Canada d'un dépistage du VIH et de la syphilis. C'est là que tout a commencé. Benjamin raconte.

"Le Québec a sa propre politique d’immigration. Je devais donc pour chaque renouvellement de permis obtenir au préalable l’autorisation de la province. En 2007, la dernière année de mes études, je demande conformément à la loi canadienne le statut de résident permanent, ce qui me permettrait de pouvoir vivre au Canada sans visa. Pour cela, je dois tout d’abord obtenir un certificat de sélection du Québec. Ce certificat s’obtient selon une grille de points. Ce certificat, je l'obtiens. Il est indispensable pour la suite du processus d’immigration. Muni des pièces nécessaires, j'envoie ma demande d’immigration au gouvernement fédéral qui me convoque pour la fameuse visite médicale. Les papiers sont envoyés, mais la réponse tarde… Finalement, mon visa expire. Je décide alors de quitter le pays et d'y revenir en tant que touriste. Etant Français, je peux rester au Canada six mois au titre de visiteur, mais je  ne peux rien faire, ni études, ni travail. Je perds donc tous mes droits. Le temps passe et le 8 septembre 2007, je reçois un appel du gouvernement fédéral me disant de venir en urgence le 11 septembre à la clinique où j'ai passé mes examens médicaux dans le cadre de la procédure pour être résident permanent. Je ne comprends pas trop pourquoi je suis convoqué car j'ai passé un test de dépistage auparavant et il n'y avait rien. Les trois jours entre le 8 et le 11 septembre sont des jours de trouble, d’inquiétude et d’angoisse. Le 11 septembre arrive enfin. Je suis reçu par le directeur de la clinique… Ça me surprend qu'on me fasse tant d'honneur. Le directeur me dit : "Monsieur, vous avez le VIH. Je n'ai pas le temps de répondre à vos questions…". Puis, énervé, il me dit : "Débrouilliez vous… cassez vous ! ". Cinq minutes et me voilà perdu, sans soutien, à errer seul avec cette terrible nouvelle sans savoir ce qui va se passer. Grâce au soutien et à l’affection de mes amis, je trouve un médecin qui me fait passer gratuitement un test de confirmation. Le test est positif. La descente aux enfers commence pour moi… Tout se bouscule. Les repères tombent. Ma vie défile en 30 secondes… Je ne sens plus rien. Mais j'espère toujours et j'attends. En décembre, le gouvernement fédéral m'informe que mon visa de visiteur prend fin en janvier et que je dois quitter le Canada et attendre, en France, la réponse. On me signifie que si je ne pars pas de moi-même… on viendra me chercher. Je stocke mes affaires chez des amis car je suis persuadé que je vais pouvoir revenir. Je prends l'avion pour Paris le 26 janvier 2008… Je ne sais pas encore que cela sera mon dernier voyage en tant qu’homme libre en provenance du Canada. Le 27 janvier, je suis à Paris en France. Hasard du calendrier, je reçois, cette même date, une lettre du gouvernement canadien qui m'informe qu’étant devenu séropositif je suis devenu un "fardeau excessif" pour la société canadienne et donc me refuse le statut de résident permanent. Je ne suis pas sous traitement.

Je cherche alors à savoir ce que signifie selon la loi canadienne cette formule de "fardeau excessif". Dans les textes de loi, je trouve ces deux critères :
"1 : Soit  toute charge pour les services sociaux ou les services de santé dont le coût prévisible dépasse la moyenne, par habitant au Canada, des dépenses pour les services de santé et pour les services sociaux sur une période de 5 années consécutives suivant la visite médicale ou si il y a des preuves que des frais importants devront probablement être assumés après cette période, sur une période d’au plus 10 années consécutives" ;
"2 : Soit  toute charge pour les services sociaux ou les services de santé qui viendrait alourdir les listes d’attente existantes et qui augmenterait le taux de mortalité et de morbidité au Canada du fait de l’empêchement ou du retard de la prestation de ces services aux citoyens canadiens ou aux résidents permanent".
Je suis abasourdi et fais appel de cette décision en apportant des éléments.  Le 1er avril 2008, la décision finale tombe : le gouvernement canadien maintient son refus. Il ne tient pas compte des preuves qui indiquent que j'ai été contaminé sur le sol canadien. La lettre stipule que je ne dois plus me rendre au Canada sans visa : "Cette interdiction de territoire pourrait aussi s’appliquer à d’autres séjours que vous pourriez envisager au Canada à titre de visiteur. VOUS NE DEVEZ PAS ALLER AU CANADA SANS AUPARAVANT OBTENIR L’AVIS D’UN BUREAU DES VISAS CANADIEN".

Après de nombreuses difficultés et beaucoup de mépris des autorités canadiennes, j'obtiens finalement en juillet 2008 une autorisation pour me rendre au Canada pour un séjour de dix jours. 10 jours pour vendre ou rapporter ses affaires. Pendant ces dix jours là, je suis davantage contrôlé que durant mes six années passées dans le pays. A mon départ, le gouvernement vérifie bien que je pars. Depuis, je vis en France. J'ai du reconstruire ma vie. Je n'ai pas réussi à me rendre de nouveau au Canada : mes demandes d'autorisation ont toutes été refusées. Depuis mai 2010, je suis sous traitement. Si je raconte ce qui s'est passé… ce n'est pas pour changer, à moi seul, la politique discriminatoire du Canada, c'est impossible. Cette politique ne concerne pas uniquement les séropositifs, mais toutes les personnes étrangères ayant de gros soucis de santé. C'est surtout pour dénoncer cette situation et montrer le vrai visage d’un pays qui se prétend ouvert aux autres. Je veux me battre pour la levée de l’interdiction de se rendre au Canada en tant que visiteur lorsqu'on est séropositif. Le VIH ne doit pas devenir un outil de discrimination. S'unir pour faire respecter les droits des séropositifs est un devoir sacré".
Benjamin
Benjamin n'est pas inscrit sur Seronet. A sa demande, ce prénom a été modifié.

Commentaires

Portrait de goldorac

Que dire ? Je trouve cette politique totalement nulle et à gerber, la stigmatisation et discriminations des malades est une honte sous prétexte de couts importants, je suis de tout cœur avec toi. Et j'ai peur de l'avenir.....
Portrait de serosud

n'est guère meilleur côté Français avec la ressente révision des droits d'accès aux soins pour les étrangers malades.
Portrait de jarod31

Je comprend le désarrois de Benjamin, ayant vécu au Québec, et surtout que le VIH à detruit le rêve de ma vie d'immigrer vers le Canada et que bien que j'en suis pas sur, je pense avoir été contaminé aussi sur le sol du Québec... Toutefois, même si c'est dur a avaler, je pense que c'est un mal pour un bien, dans le sens ou il sera bien plus facile de se soigner en France. Oui cela représente un coup important pour un pays, et son système de santé que de supporter un traitement. Le Québec à la faculté de choisir ses immigrants. Mais soyons honnête, leur système de santé est largement défaillant pour la population, alors si en plus ils doivent supporter des traitements pour des immigrants.
Portrait de jeanlouis

Tout cela ne serait pas grotesque si les discours à l'international étaient cohérents avec les politiques suivies concrètement au sein de chaque pays.....Mais non, ce n'est pas comme cela que ça marche..... Tout cela me fait gerber. J'aimerai que ce type de témoignage soit porté par les associations et affiché à des endroits comme l'ONUSIDA où le Canada est très bien représenté.....le discours beau et généreux a une limite physique: notre frontière et le risque pour le portefeuille..... le discours est identique en France pour les migrants.... Les droits de l'homme et la lutte contre le Sida forment un tout; voilà ce témoignage qui vient une fois de plus manifester cette réalité.....
Portrait de bonobo

C'est le mot ! Quel mépris intolérable de la part de directeur de la clinique ! Bon, et bien le mieux est de rester en France ou se soigner me semble être quand même plus simple. Monde de merde !
Portrait de coffeetea

Je pensais quand même que le Canada serait différent. Mais ça ne m'étonne pas, on est considérés comme de la peste. Je n'ose plus voyager ou m'installer à l'étranger. D'ailleurs, le peut-on encore ? Je ne crois pas. Les USA nous ont ouvert leur porte. Je ne me sens pas plus libre pour autant.
Portrait de lounaa

jfl-seronet wrote:

"Le Québec a sa propre politique d’immigration. Je devais donc pour chaque renouvellement de permis obtenir au préalable l’autorisation de la province. En 2007, la dernière année de mes études, je demande conformément à la loi canadienne le statut de résident permanent, ce qui me permettrait de pouvoir vivre au Canada sans visa. Pour cela, je dois tout d’abord obtenir un certificat de sélection du Québec. Ce certificat s’obtient selon une grille de points. Ce certificat, je l'obtiens. Il est indispensable pour la suite du processus d’immigration. Muni des pièces nécessaires, j'envoie ma demande d’immigration au gouvernement fédéral qui me convoque pour la fameuse visite médicale. Les papiers sont envoyés, mais la réponse tarde… Finalement, mon visa expire. Je décide alors de quitter le pays et d'y revenir en tant que touriste. Etant Français, je peux rester au Canada six mois au titre de visiteur, mais je  ne peux rien faire, ni études, ni travail. Je perds donc tous mes droits. Le temps passe et le 8 septembre 2007, je reçois un appel du gouvernement fédéral me disant de venir en urgence le 11 septembre à la clinique où j'ai passé mes examens médicaux dans le cadre de la procédure pour être résident permanent. Je ne comprends pas trop pourquoi je suis convoqué car j'ai passé un test de dépistage auparavant et il n'y avait rien. Les trois jours entre le 8 et le 11 septembre sont des jours de trouble, d’inquiétude et d’angoisse. Le 11 septembre arrive enfin. Je suis reçu par le directeur de la clinique… Ça me surprend qu'on me fasse tant d'honneur. Le directeur me dit : "Monsieur, vous avez le VIH. Je n'ai pas le temps de répondre à vos questions…". Puis, énervé, il me dit : "Débrouilliez vous… cassez vous ! ". Cinq minutes et me voilà perdu, sans soutien, à errer seul avec cette terrible nouvelle sans savoir ce qui va se passer. Grâce au soutien et à l’affection de mes amis, je trouve un médecin qui me fait passer gratuitement un test de confirmation. Le test est positif. La descente aux enfers commence pour moi… Tout se bouscule. Les repères tombent. Ma vie défile en 30 secondes… Je ne sens plus rien. Mais j'espère toujours et j'attends. En décembre, le gouvernement fédéral m'informe que mon visa de visiteur prend fin en janvier et que je dois quitter le Canada et attendre, en France, la réponse. On me signifie que si je ne pars pas de moi-même… on viendra me chercher. Je stocke mes affaires chez des amis car je suis persuadé que je vais pouvoir revenir. Je prends l'avion pour Paris le 26 janvier 2008… Je ne sais pas encore que cela sera mon dernier voyage en tant qu’homme libre en provenance du Canada. Le 27 janvier, je suis à Paris en France. Hasard du calendrier, je reçois, cette même date, une lettre du gouvernement canadien qui m'informe qu’étant devenu séropositif je suis devenu un "fardeau excessif" pour la société canadienne et donc me refuse le statut de résident permanent. Je ne suis pas sous traitement.

Je cherche alors à savoir ce que signifie selon la loi canadienne cette formule de "fardeau excessif". Dans les textes de loi, je trouve ces deux critères :
"1 : Soit  toute charge pour les services sociaux ou les services de santé dont le coût prévisible dépasse la moyenne, par habitant au Canada, des dépenses pour les services de santé et pour les services sociaux sur une période de 5 années consécutives suivant la visite médicale ou si il y a des preuves que des frais importants devront probablement être assumés après cette période, sur une période d’au plus 10 années consécutives" ;
"2 : Soit  toute charge pour les services sociaux ou les services de santé qui viendrait alourdir les listes d’attente existantes et qui augmenterait le taux de mortalité et de morbidité au Canada du fait de l’empêchement ou du retard de la prestation de ces services aux citoyens canadiens ou aux résidents permanent".
Je suis abasourdi et fais appel de cette décision en apportant des éléments.  Le 1er avril 2008, la décision finale tombe : le gouvernement canadien maintient son refus. Il ne tient pas compte des preuves qui indiquent que j'ai été contaminé sur le sol canadien. La lettre stipule que je ne dois plus me rendre au Canada sans visa : "Cette interdiction de territoire pourrait aussi s’appliquer à d’autres séjours que vous pourriez envisager au Canada à titre de visiteur. VOUS NE DEVEZ PAS ALLER AU CANADA SANS AUPARAVANT OBTENIR L’AVIS D’UN BUREAU DES VISAS CANADIEN".

Après de nombreuses difficultés et beaucoup de mépris des autorités canadiennes, j'obtiens finalement en juillet 2008 une autorisation pour me rendre au Canada pour un séjour de dix jours. 10 jours pour vendre ou rapporter ses affaires. Pendant ces dix jours là, je suis davantage contrôlé que durant mes six années passées dans le pays. A mon départ, le gouvernement vérifie bien que je pars. Depuis, je vis en France. J'ai du reconstruire ma vie. Je n'ai pas réussi à me rendre de nouveau au Canada : mes demandes d'autorisation ont toutes été refusées. Depuis mai 2010, je suis sous traitement. Si je raconte ce qui s'est passé… ce n'est pas pour changer, à moi seul, la politique discriminatoire du Canada, c'est impossible. Cette politique ne concerne pas uniquement les séropositifs, mais toutes les personnes étrangères ayant de gros soucis de santé. C'est surtout pour dénoncer cette situation et montrer le vrai visage d’un pays qui se prétend ouvert aux autres. Je veux me battre pour la levée de l’interdiction de se rendre au Canada en tant que visiteur lorsqu'on est séropositif. Le VIH ne doit pas devenir un outil de discrimination. S'unir pour faire respecter les droits des séropositifs est un devoir sacré".
Benjamin
Benjamin n'est pas inscrit sur Seronet. A sa demande, ce prénom a été modifié.

Portrait de manu.4

Merci pour ce témoignage je suis allé deux fois cette année au Canada et j'ai ressenti effectivement que les portes n'étaient pas si ouvertes. Les mentalités doivent changer, commençons par donner l'exemple en France puisqu'il parait qu'on est regardés par les québécois. Je soutiens totalement vos démarches si vous cherchez un soutien quelconque.
Portrait de amdg

Salut Benjamin, J'ai été au Québec pour la première fois en avril 2007. Je suis tout de suite tombé en amour avec ce pays. Je suis réfugié politique en France. je n'ai donc pas de passeport français et j'ai toujours eu besoin de visa pour rentrer sur le sol canadien. En 2009, j'ai décroché le stage de rêve dans un organisme communautaire les plus réputés de Montréal. Et j'ai commencé ma course pour avoir le fameux visa. Passage du fameux examen médical. 3 jours après, le médecin agréé m'a appelé pour me refixer un nouveau rendez-vous.Après m'avoir annoncé que j'étais séropo, elle m'a préscrit tous les examens complémentaires, jusqu'au génotypage du virus. Quand elle a eu les résultats, elle m'a rappelé pour me les expliquer et m'a assuré appuyer ma demande de visa en disant que j'étais "en état". Et pourtant, j'avais une charge virale à 4,3 log et des cd4 à 475. Elle a également fait joindre une copie de l'ordonnance des examens que j'aurai à faire sur place et la recommandation comme quoi je n'avais pas besoin de traitement ainsi qu'un papier qui stipulait que j'ai pris connaissance de la loi du Québec qui oblige toute personne porteuse du VIH à révéler sa séropositivité en cas de relation sexuelle non protégée ou de contact avec le service médical que j'ai signé. Le consulat a mis 2 semaines avant de répondre en me demandant de prendre une assurance rapatriement. Et ils ont accordé un visa de 20 semaines au lieu des 16, durée de mon stage. J'ai pu partir pour 4 mois avec un visa travail multi entrées. Ainsi, j'ai passé 4 merveilleux mois au Québec. Depuis, je n'y suis pas encore retourné car le retour en France a été très dur. Mais cet hiver, avec mon homme, on pense passer 2 semaines sur place. Je vous dirai ce qu'il en sera. En tout cas, je pense que cela dépend essentiellement de l'avis du médecin qui vous fait passer les examens. Quand l'envie de pleurer te prend dans les moments difficiles, souris à tous ceux que tu rencontres, connus ou inconnus. Apprécie cette joie que tu feras naître sur le visage de ce petit enfant, et puisque par lui te sera révélée la vérité, tu sauras que sur ton visage se dessine l'espoir.
Portrait de skyline

Je suis particulièrement étonné, car j'ai obtenu la résidence permanente en septembre 2007 alors même que j'étais séropositif. Et la COCQ-Sida avait publié des statistiques à cette encontre montrant que le gouvernement fédéral refusait extrêmement peu de visa et de résidance permanente pour cette raison. Et personnellement, je suis ici très bien suivi par un système de santé que l'on peut certes critiquer et qui a des faiblesses, mais qui est loin d'être défaillant! Benjamin devrait contact le Réseaux juridique canadien VIH/Sida pour lui faire part de cette discrimination éhontée... peut-être que ce dernier pourrait l'aider :)
Portrait de lifecruise

On croit bien trop souvent que l'herbe est plus verte dans le pré d'à côté (enfin pas si à côté que ça quand même!) Très étonné ... et choqué car, ce n'est pas l'image que j'ai du Canada et encore moins du Québec... encore une fois, c'est l'économie le "fardeau" qui prends le dessus sur l'humain... mais quel terme monstrueux !!! Or nous sommes tous des citoyens du monde ! Mais peu importe, un jour viendra (très prochain je le souhaite) ou ils auront honte de cette attitude envers nous les séropositifs... Tous ces bureaucrates-automates ... seraient-ils aussi inhumain si leurs enfants avaient le VIH ... mais Honte à eux ! Oh Canada, terre de nos aïeux ! Si beau pays qui n'aurait pas vu le jour sans nos pères... Accepte dont ses enfants, même malades, sur ta terre ... Car ils te font là un honneur immense de t'aimer et de te chérir au delà des frontières Et surtout, montre l'exemple et soit Fier ! Un étudiant infirmier contaminé en 2010 ... et qui n'a pas choisi de l'être ...
Portrait de nathan

Au-delà de la situation particulière de Benjamin et des séropos au Québec, c'est toute la prise en charge sanitaire qui coûte au Canada et au Québec. La réduction drastique des déficits publics menée bien avant nous là-bas n'a pas eu une incidence nulle sur la santé pas seulement des plus pauvres mais aussi des classes moyennes. Comment s'y faire soigner les dents quand on n'a pas le sou ou pas suffisamment le sou ? Et c'est vrai depuis des années là-bas. Il n'est pas rare que des Français (du Nord) établis là-bas fassent appel à la solidarité familiale en France pour financer certains soins.

C'est de plus en plus vrai en France aussi mais à petits pas feutrés. Les franchises ou le droit d'entrée à l'AME en constituent quelques exemples flagrants. Il y en a bien d'autres. Stéphane Hessel, né à Berlin, résistant, ancien déporté, dans son appel de membre du Conseil de la Résistance, Indignez-vous !, rappelle à quel point la santé solidaire constitue la pierre angulaire même d'une société capable de lutter contre les démons fachistes du passé. Libérer l'accès de la santé pour tous, le démocratiser a constitué la première décision du conseil de la Résistance avec la création de la Sécurité sociale qui figure d'ailleurs dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme à laquelle Hessel lui-même a contribué.  Accepter la libéralisation de la santé, c'est ouvrir la boîte des Pandore lepéniennes.

Le Québec vient recruter son personnel médical en France. C'est moins cher. Pas besoin d'investir pour le former. Et la France va recruter son personnel médical en Espagne, en Europe de l'Est ou en Afrique du Nord et de l'Ouest. Le jeu des dominos en somme.

Quel est le titre de ce film canadien où un père se fait soigner son cancer dans un hôpital à moitié désaffecté et est obligé de côtoyer les dealers pour se procurer l'héroïne qui faute de morphine pourra le soulager ?

Ce ne sont pas que les séropos qui deviennent des "fardeaux excessifs", même en France, c'est de plus en plus tout ce qui dépasse d'une tête ce que le Législateur estime être la femme ou l'homme en bonne santé, c'est-à-dire lui-même.

Portrait de lounaa

sa donne envie de mordre ! humm charal ! ne pas souhaiter le mal (enfin c'est mon principe ) car sa nous reviens en pleine gueule façon boomerang en général , mais parfois !
Portrait de paul75

tout nouveau tout beau sur seronet je virevolte e tje lis le témoignage de benjamin et je lis les autres témoignages et la il y a quelque chose qui me choque depuis que je suis séropo il y a une chose dont je suis sur je veux des infos fiables des infos qui laissent les deux parties s exprimer alors oui je veux bien croire que l histoire de benjamin est vraie je peux tout croire de la part d' un gouvernement mais qui est benjamin qui n est pas sur seronet et pourquoi quelques lignes plus bas je lis un info de skyline contradictoire avec l histoire de benjamin hum ces chat ça m énerve j ai pas le temps de tout vérifier par moi meme j ai bien d autres choses à faire alors bon benjamin je reviens vers toi des que j ai plus d infos concretes
Portrait de jeanlouis

Je connais bien Benjamin et son histoire est totalement réelle; je rappelle qu'elle correspond à une demande de résident permanent....Benjamin n'est pas actuellement à Paris mais dès son retour, je pense qu'il s'inscrira...En tout cas, je lui suggèrerai afin qu'il te réponde directement.
Portrait de skyline

Je pense que l'histoire de Benjamin est tout à fait crédible, et je compatis totalement avec lui, car j'ai angoissé à ce sujet pendant plus de 18 mois en attendant ma réponse pour la résidence permanente (et uen réponse négative aurait été catastrophique pour moi). En fait, je pense que dans cet histoire, Benjamin a été victime de l'arbitraire de fonctionnaire et d'un médecin. Car avec un soutien solide de médecin (celui abilité par les services d'immigration canadien et le médecin spécialiste VIH qui vous suit), bref, un dossier solide ou plusieurs experts vous soutiennent, et où des fonctionnaires savent faire la part des choses et sont formés sur le VIH, il n'y a pas de refus. Bref, il faudrait creuser cette histoire qui me semble vraiment importante et révoltante. Quant à la dégradation des systèmes de santé, des "Invasions barbares" dont parle Nathan, elle est réelle, au Québec ou en France, mais elle dépend aussi de la qualité des médecins, et personnellement, je suis bien mieux suivi, et de manière bien plus holistique, à l'hôpital général de Montréal que je ne l'étais à l'hôpital St-Louis de Paris. Donc évitons les généralisations et les jugements à l'emporte-pièce, et concentrons-nous plutôt sur des échanges de savoirs, de réseaux et de praticiens de qualité. Le Canada n'est certainement pas le paradis. Bien à vous.
Portrait de paul75

que l on se comprenne bien je n ai rien contre Benjamin je voulais seulement rappeler que je trouvais juste que les deux parties puissent avoir le meme droit de réponse et que je ne crois pas qu il n y ait qu au canada qu il se serait vu refuser le droit de vivre je vous embrasse
Portrait de lounaa

je lie le post ci dessus de paul75 et si je comprends bien benjamin serait refuser au canada et ailleurs ??? mais il lui reste quoi ? (partout je suis chez moi .... ) enfin avant ce truc de merde ce virus , il i à un siècle , il i à mille ans ! sa devrais pas exister , ils faudrait ce battre contre ces zones de non droit pour les séropos , mde la planète , elle appartient à l'humanité , et nous ne sommes plus considéré comme tels on est quoi des vampires !