EDVIGE retiré : la vigilance demeure

Edvige a été officiellement retiré le 20 novembre 2008, ce qui lui ôte toute existence légale. Les opposants sont évidemment satisfaits, mais restent toutefois "vigilants" face au "flou" entourant la mise en place de sa future version : EDVIRSP. Le Syndicat des avocats de France a salué cette "première victoire" tout en avertissant que le projet de fichier chargé de le remplacer n'était "pas plus satisfaisant que le précédent" car "la collecte de données sensibles telles que l'origine ethnique, les opinions politiques, l'appartenance syndicale ou les convictions religieuses demeure", "le fichage des enfants de treize ans est maintenu". Le remplacement d'EDVIGE par un nouveau fichier (pourtant annoncé en septembre dernier) n'est toujours pas effectif. Le décret instituant EDVIRSP (pour "exploitation documentation et valorisation de l'information relative à la sécurité publique"), est actuellement soumis à l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Il doit ensuite être présenté au Conseil d'Etat. Juridiquement, le "retrait" d'Edvige, à distinguer d'une "abrogation", a un effet rétroactif. Cela signifie que ce fichier "n'a jamais existé", a expliqué Hélène Masse-Dessen, avocate du collectif d'associations Non à Edvige à l'AFP. "Toutes les informations rentrées sont censées disparaître." Dans l'attente du nouveau fichier EDVIRSP, plus aucune donnée du type de celles jusqu'à présent collectées ne peut donc légalement être répertoriée, ce qui laisse dubitatifs les juristes. "On est maintenant dans un flou juridique et ce flou ne profite jamais aux libertés", a commenté Mme Masse-Dessen. Le retrait est "une première victoire qui n'altère pas notre vigilance", a commenté le Collectif contre l'homophobie, membre du collectif Non à EDVIGE.