Hépatite C: des associations veulent des "mesures concrètes"

Publié par jfl-seronet le 20.05.2009
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Des "mesures concrètes"… enfin. Voilà clairement ce que réclament plusieurs associations investies dans la lutte contre l'hépatite C. Des mesures comme l'accompagnement à l'injection et la création de salles de shoot. Explications.
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Des mesures qui, permettant d'aider les personnes usagères de produits à réaliser leurs injections dans de meilleures conditions d'hygiène, pourraient permettre "d'endiguer l'épidémie d'hépatite C chez les usagers de drogues." Comme le rappelle, Médecins du Monde, la consommation de drogue par injection est le principal mode de contamination de l'hépatite C en France. Sur les 5 000 nouvelles contaminations chaque année, 70 % sont associées à l'usage de drogues, notamment par injection. Or, le dernier plan national de lutte contre les hépatites en date ne propose rien d'intéressant en matière d'accompagnement à l'injection. "On revit le même cauchemar qu'au début du VIH/sida", résume Valère Rogissard, vice-président de l'Association française de réduction des risques liés aux drogues, interrogé par l'AFP. "On est face à un problème de santé publique gravissime et les pouvoirs publics font la sourde oreille et refusent, par idéologie et manque de courage politique, d'expérimenter des réponses pragmatiques". "Il y a urgence, des usagers de drogues sont en train de mourir, c'est l'hécatombe", s'indigne Pierre Chappart, d'Asud. "Il faut mettre en place des mesures concrètes comme l'accompagnement à l'injection ou les salles de consommation même si elles sont tabous en France". La première mesure consiste à convaincre une personne consommatrice de sortir de l'isolement pour pratiquer une injection en présence de deux intervenants capables de lui expliquer les risques et de lui recommander des pratiques plus sûres ou évoquer d'autres modes de consommation voire un sevrage. La seconde vise à fournir à des usagers s'injectant dans la rue ou dans des conditions peu hygiéniques un lieu calme et propre, encadré par du personnel médico-social, et baptisé Structure d'accueil avec possibilité de consommer à moindre risque des drogues psychoactives (SCMR). Les produits ne sont pas fournis par les structures et les intervenants n'aident pas à la prise de produits. Il existe aujourd'hui près de quatre-vingt SCMR réparties à travers le monde, dont trente et une au Pays-Bas, vingt en Allemagne, dix-sept en Suisse, trois en Espagne et trois en Afghanistan. Plusieurs associations (Act-Up, Anitea, Gaïa, Safe, Fnars, SOS Hépatites et Asud) ont prévu de braver la loi en faisant un "premier pas pour convaincre les pouvoirs publics" en installant à Paris une structure de ce type. Les associations estiment que les salles de consommation peuvent aussi réduire "les nuisances associées à l'usage de drogues dans des lieux publics" et, à terme, les dépenses de santé.
Plus d'infos sur http://a-f-r.org

 Illustration : Fabien Barthas

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Portrait de micheltlse

"La prévention fonctionne pour le VIH, nous dit Aides, parce que les toxicos se sont appropriés les outils de cette prévention". Pourquoi, alors, ne fonctionne-t-elle donc pas aussi pour le VHC ?