Hépatites : les chiffres !

Officiellement, les infections par les virus des hépatites B (VHB) et C (VHC) concernent autour de 500 000 personnes adultes en France métropolitaine, environ 280 000 pour l'hépatite B  et de 221 000 pour l'hépatite C (selon les données de 2004). Les hépatites virales sont "trois fois plus fréquentes chez les personnes en situation de précarité." Elles entraînent des hépatites chroniques dans environ 5 à 10 % des cas pour l'hépatite B chez l'adulte et dans 50 % à 90 % des cas pour l'hépatite C. Les hépatites chroniques sont susceptibles d'évoluer  vers une cirrhose et/ou un cancer du foie. Toujours selon les données officielles, les hépatites ont entraîné près de 4 000 décès en 2001. 1 330 pour l'hépatite B et 2 640 pour l’hépatite C.

L'hépatite B
Elle touche cinq fois plus les hommes que les femmes. Elle est principalement liée à une transmission sexuelle, mais elle est dans 30 % des cas sans cause connue de transmission.
Selon des chiffres de 2005 cette fois, 2 500 à 3 000 cas d'hépatite B aiguë, avec ou sans symptômes, surviendraient chaque année. L'hépatite B représente un "risque potentiel majeur chez l’enfant né de mère infectée car l'infection transmise peut devenir chronique jusque dans 90 % des cas, en l'absence de traitement préventif à la naissance." Il existe un vaccin contre l'hépatite B. Le Plan national de lutte contre les hépatites estime que "la moitié des cas d'hépatite aiguë symptomatique notifiés aurait pu être évitée si le dépistage autour d'un cas avait été réalisé (entourage familial ou partenaire sexuel) et si les recommandations de vaccination en vigueur avaient été respectées."

L'hépatite C

Cette forme d'hépatite pour laquelle il n'existe pas de vaccin, mais un traitement, touche un peu plus les femmes que les hommes. L'usage de produits par injection est actuellement le principal mode de transmission du VHC. L'étude Coquelicot menée par l'Institut national de veille sanitaire et l'Agence nationale de recherche sur le sida en 2004 auprès des personnes usagères de produits psycho-actifs (sniffeurs et injecteurs) qui fréquentent les services de soins et de réduction des risques, a démontré que près de 60 % de ces personnes sont porteuses du virus de l'hépatite C. Ce chiffre est à comparer à 11 % pour le VIH. Toujours selon cette étude, les jeunes sont vite très touchés par l'hépatite C : 28 % des moins de 30 ans fréquentant ces services sont positifs à l'hépatite C. Plus d'un quart d'entre eux pensent être négatifs au virus de l'hépatite C, mais sont en fait positifs.

Les pratiques à risques les plus fréquentes sont le partage des pipes à crack (73 % déclarent l'avoir partagée dans le mois précédant l'enquête), le partage du matériel lié à l'injection (13 % de partage reporté pour la seringue, 38 % pour le petit matériel comme le coton, la cuillère, ou l'eau de rinçage...) et le partage des pailles pour le sniff (25 %). Chaque année en France, on estime qu'entre 2 700 à 4 400 personnes se contaminent par le VHC en consommant des produits psycho-actifs.

La situation est particulièrement grave dans les prisons françaises : A titre de comparaison avec le milieu libre, la dernière enquête sur la santé des entrants en prison réalisée par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) en 2003 a montré que la prévalence du VIH en prison est au moins deux fois supérieure à celle du milieu libre et au moins cinq fois supérieure pour l’hépatite C.

La co-infection VIH et hépatites virales
La co-infection par le VIH et les virus des hépatites B et/ou C concerne environ 25 % des personnes touchées par le VIH soit environ 30 000 personnes. Selon les chiffres donnés dans le plan national, environ 23 000 personnes sont co-infectées par le VHC et 7 000 personnes par le VHB. La co-infection est un facteur de gravité bien identifié, avec une évolution plus rapide des infections virales B ou C vers les complications, une efficacité des traitements moindre et des difficultés spécifiques liées à la prise en charge en même temps de l’infection par le VIH.

 Illustration : Laurent Marsault