HPV : une demande de vaccin pour les garçons

Publié par jfl-seronet le 14.03.2011
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La vaccination contre le HPV (papillomavirus humain) doit-elle être ouverte aux garçons ? La question est posée. Les réponses des autorités sanitaires varient d’un pays à l’autre. "JIM" (Journal international de Médecine) a récemment réalisé un sondage à ce propos.
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"JIM" (Journal international de Médecine) a réalisé, du 11 au 25 février 2011, un sondage auprès de ses internautes en ciblant les professionnels de santé pour connaître leur position concernant la vaccination des garçons et jeunes hommes contre le HPV (papillomavirus humain). Selon ce sondage, 67 % des professionnels de santé seraient favorables à un élargissement des indications actuelles de vaccination contre le HPV en autorisant cette vaccination chez les garçons. Actuellement, du moins en France, seule la vaccination des jeunes filles n’ayant pas encore eu de relations sexuelles ou étant dans la première année où elles ont eu des relations sexuelles est possible. Comme l’indique "JIM" (28 février), en Europe, seule l’Autriche a décidé de proposer cette vaccination aux filles comme aux garçons. Aux Etats-Unis, il n’était pas question non plus de vacciner les garçons et jeunes hommes, mais, explique "JIM", la position a changé suite aux résultats d’une étude récemment publiés dans le "New England Journal of Medicine". "L’étude (…) a, en effet, permis de démontrer l’efficacité du vaccin sur la fréquence d’apparition de lésions génitales externes et sur les infections persistantes à HPV dans environ neuf cas sur dix [chez les garçons]". La Food and Drug Administration (l’"Afssaps" des Etats-Unis) a autorisé l’utilisation de Gardasil, un des vaccins contre le HPV, chez les hommes et a même préconisé son remboursement pour les moins de 18 ans. Reste une question pour le journal : la pertinence de la décision d’un point de vue économique. "En effet, la prévalence des cancers du pénis et de l’anus reste plus limitée que celle du cancer du col de l’utérus et les études actuelles ne permettent en outre pas de déterminer l’efficacité de la vaccination HPV contre ces tumeurs ainsi que sur celles de la cavité buccale ou de l’oropharynx. Aussi, la vaccination des garçons ne représente pas pour cette catégorie de population un rapport coût/bénéfice comparable à la protection des filles", affirme le journal. La conclusion est-elle la même concernant les homosexuels ? Probablement pas, Le bénéfice/risque et même la question du rapport coût/efficacité se posent dans des termes très différents. En effet, on sait, par exemple, que les homosexuels sont les plus à risque face au cancers de l’anus. Et se pose aussi une question assez délicate : celle de la vaccination en prévision d’un risque plus fort d’acquisition du VIH (défavorable et délétère sur l’évolution du HPV, même lorsque les antirétroviraux sont efficaces) chez les gays.
En France, le Plan national contre le VIH et les IST 2010-2014 recommande très clairement de : "Saisir le Haut conseil de santé publique sur la pertinence d’indication de la vaccination HPV chez le jeune garçon".