La Mutu veut faire peau neuve

Publié par maniabosco-seronet le 13.02.2010
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La Mutualité française aborde actuellement un tournant crucial de son histoire, qui pourrait se résumer par cette devise : survivre en préservant, à la fois, la vocation et la concurrence mutualiste. Le projet le plus spectaculaire, exposé aux Echos par son président Jean-Pierre Davant, pourrait s’exercer dans le domaine hospitalier. Des partenariats pourraient en effet se nouer avec un groupe privé de cliniques. « Il n'y a pas une mutuelle qui ne se mette pas en danger en gérant seule ses structures hospitalières », plaide-t-il.
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Jean-Pierre Davant présidera encore la Mutualité française jusqu’à la fin de l’année, date à laquelle son contrat parviendra à échéance. Il voit le mouvement mutualiste aborder une charnière décisive. Face aux concentrations qui se multiplient, soit la Mutualité parvient à élaborer des outils opérationnels et innovants, propres à préserver « l'autonomie et la concurrence entre les mutuelles », soit le mouvement se délite en n’étant plus qu’un « lieu d'expression et de lobbying, sans lien avec le quotidien ». Quels outils pour prévenir un tel déclin ? Sans doute des initiatives comme le bouquet de services PSM (Priorité santé mutualiste), que la Mutualité a lancé l’an passé. Il est destiné à soutenir l'information, l'orientation et l'accompagnement. M. Davant : « PSM porte aujourd'hui sur des pathologies lourdes, l'objectif est de rentrer d'ici à la fin du printemps sur des thèmes plus quotidiens, comme le bon usage des médicaments ». Un conventionnement hospitalier est par ailleurs en voie de négociation. Il devrait logiquement prolonger le champ de la PSM, et permettre aux mutuelles adhérentes de n’avoir affaire qu’à « des établissements respectant nos critères de qualité ». Ce serait une bonne façon de traquer les dépassements d'honoraires et, « pour ceux qui seront vraiment indécents, nous ne les conventionnerons pas. (…) Les dépassements d'honoraires sont l'un des problèmes majeurs du système de santé. » D’où l’intérêt d’expérimenter des modes de rémunération plus pertinents. Un premier test sera mené à l’échelle de deux régions pendant deux ans. Cible, l'hypertension artérielle. Son double objectif : « réguler la prise en charge et améliorer la qualité du suivi médical ». Economies envisagées : 700 euros par patient sur cinq ans. M. Davant défendra bientôt cette expérimentation devant le Premier ministre, Eric Woerth (Budget) et Roselyne Bachelot (Santé). Avant d’achever son mandat, Jean-Pierre Davant souhaite voir le groupe hospitalier de la Mutualité française entamer sa mutation, se transformer en un groupe à capitaux français issu de l'économie sociale. Cette ambition associe les mutuelles adhérentes, pour créer « une marque commune, et être en mesure de racheter des établissements, afin que chaque métropole soit dotée d'un établissement susceptible de peser sur les tarifs dans sa région ».