Les coupes sociales coûtent des vies !
Les réductions budgétaires dans le domaine de la protection sociale (minima sociaux, prestations compensatoires, couverture maladie…) ont un impact sur le taux de mortalité. C'est ce qu'affirment des chercheurs qui entendent avertir les gouvernements au moment même où l'Europe met en place un vaste plan d'austérité qu'accompagnent d'énormes restrictions des dépenses, notamment dans ce domaine. Afin d'être bien compris, les chercheurs indiquent qu'une réduction budgétaire de 100 dollars (environ 80 euros) par personne dans la protection sociale augmenterait mécaniquement d'environ 2,8 % la mortalité liée à l'alcool et de 1,2% la mortalité cardiaque. D'après leurs travaux et calculs (récemment publiés par le British Medical Journal), les chercheurs affirment que les niveaux de dépenses sociales en Europe sont "fortement associés" avec les risques de décès, en particulier pour les attaques cardiaques et les maladies liées à l'alcool. Comme l'explique l'AFP, ce travail prend en compte les dépenses des quinze pays européens pendant la période 1980-2005, avant l'élargissement de l'Europe à 27, sur la base des données émanant de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Définissons d'abord ce qu'est la protection sociale. Cette dernière englobe diverses dépenses (santé, aides familiales, aides aux personnes handicapées, indemnités chômage, aide aux chômeurs pour la recherche d'un emploi...). Chaque centaine de dollars supplémentaire investie par personne dans la protection sociale est associée à une réduction de 1,19 % de la mortalité, toutes causes confondues. Les chercheurs ont par ailleurs prouvé que des coupes budgétaires touchant des secteurs hors du social (le secteur militaire par exemple) n'ont pas du tout un tel retentissement sur la santé publique. En revanche, les coupes sociales coûtent des vies !
"La santé publique n'est pas seulement une question de ce qui est dépensé dans la santé elle-même", soulignent les auteurs de ces travaux qui citent, par exemple, l'éducation, la politique du logement, etc. De même, ajoutent les chercheurs, les adultes dotés d'un emploi, qui n'est pas précaire et sans danger pour leur santé, et qui gagnent plus que ce qui est nécessaire pour simplement survivre, auront une moindre propension à adopter un mode de vie à risque (fumer, boire à l'excès et manger n'importe quoi..) et peuvent espérer vivre plus longtemps.
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Commentaires
Et bientôt des emplois
dans les associations...
Toujours indigné
Tout à fait vrai
Les chercheurs ont raison, et nous le savons tous.
Pour résumer un peu grossièrement, plus on est dans la merde, et moins on arrive seul à s'en sortir, c'est une évidence.
Et d'où souvent les "bonnes paroles" des "bien-pensants et bien-disants "du genre:
"Mais bouge toi, fais du sport, arrête de fumer, etc... tu vois pas que tu te bousilles la santé !" --------> lol, enfin façon de parler comme si on ne savait pas que notre santé n'est déjà pas la meilleure possible
D'où l'utilité d'avoir de vrais soutiens, qu'on ne trouve pas forcément là où ils devraient être le plus, entre autre dans les hôpitaux, et que certains ne trouvent parfois nul part...!
Les coupes budgétaires continuent, et bien-sûr pour ceux qui en ont le plus besoin
« Le but est le chemin lui-même » Soyons nous-mêmes, en toute circonstance.