Pénalisation : Willy Rozenbaum en appelle "au politique"

Publié par jfl-seronet le 09.12.2008
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justice et VIH
Président du Conseil national du sida, le professeur Rozenbaum revient dans une interview au Quotidien du médecin sur les risques de la judiciarisation du VIH. Il en appelle "au politique".
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"Les acteurs de la lutte, qu'ils soient associatifs ou professionnels de santé, vivent extrêmement mal ces exemples qui conduisent à identifier les personnes contaminées à des coupables", explique le professeur Ronzenbaum dans une interview au Quotidien du médecin suite au procès d'Orléans. "La première est que la moitié des personnes (60 % pour les femmes, 40 % pour les hommes) contaminées par le VIH n'ont plus aucune relation sexuelle, comme l'a montré l'étude VESPA. La seconde est que dans les couples sérodifférents, c'est plutôt la personne non contaminée qui a des réticences à utiliser ce moyen [préservatif] de prévention. Là encore, toutes les enquêtes le montrent. Ces procès donnent le sentiment général que la personne séropositive serait seule responsable du risque de transmission, ce qui va à l'encontre des fondements de la lutte contre le sida ; elle repose sur la responsabilité des individus, celui qui est contaminé, bien sûr, mais aussi celui qui ne l'est pas et qui doit tout faire pour se protéger. Plutôt que de responsabilité partagée, notion qui n'a aucun sens juridique, nous parlons maintenant de double responsabilité", explique le président du Conseil national du sida. Ce dernier en appel d'ailleurs "au politique" pour faire cohabiter la "logique judiciaire qui a une légitimité indiscutable - toute personne qui subit un préjudice est en droit de demander réparation" et la "logique de santé publique fondée sur la responsabilisation des individus, la lutte contre la stigmatisation et la solidarité envers les malades."