Ruptures : Xavier, la menace !

Publié par jfl-seronet le 03.08.2011
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rupture ARV
"De plus en plus de pharmacies en rupture de stocks"… indique "Le Figaro" (1er août). Le journal a publié un article sur les ruptures de stocks de certaines spécialités médicales (antirétroviraux, insuline, corticoïdes…) qui sont très fréquentes en été. Reste que le phénomène ne semble pas conjoncturel (les défaillances ne sont pas uniquement estivales) et qu’il inquiète les entreprises du médicament (Leem) et le ministère de la santé.
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Leem et ministre de la Santé : tous deux ont été interpellés depuis des mois par les associations, notamment les associations VIH, réunies au sein du TRT-5 sur ces dysfonctionnements qui menacent les personnes malades. Selon "Le Figaro", près "de 7% des produits autorisés en France seraient souvent en rupture de stocks. En cause : les quotas des laboratoires et les pratiques de certains intermédiaires". "Pour certains médicaments spécifiques, notamment les antirétroviraux, il existe une différence significative entre les quantités mises à disposition du circuit de distribution par les entreprises, et le nombre très inférieur d'unités délivrées par les officines de ville", avance le Leem. Selon cet organisme qui regroupe la plupart des laboratoires pharmaceutiques, "une partie des médicaments serait captée par des "short liners", des nouveaux intermédiaires (…) dont l'intervention "a pour but de capter les marges, et qui n'ont pas, à la différence des acteurs traditionnels, une culture de professionnels de santé", s'alarme le Leem. En gros, ces intermédiaires qui concurrencent les grossistes répartiteurs qui sont les intermédiaires traditionnels entre les laboratoires et les pharmacies de ville feraient du commerce (revente dans d’autres pays de l’Union européenne) et désorganiseraient la chaîne d’approvisionnement, a fortiori sur des médicaments produits et distribués en petite quantité, comme les antirétroviraux. Interviewé sur Europe 1 (2 août), Xavier Bertrand a traité de cette question. "Ce qui est prévu pour la France doit être consommé en France" a-t-il assuré. Le ministre de la Santé s'est dit prêt à légiférer si les laboratoires et les grossistes répartiteurs ne respectaient pas leurs obligations : "J'ai sifflé la fin de la partie il y a quelques semaines en disant la chose suivante : soit vous respectez vos quotas, soit je vous y oblige avec un nouveau texte. C'est dommage d'en arriver là, mais je n'hésiterai pas une seconde à le faire (…) Et ceux à qui ça ne convient pas n'ont qu'à changer de métier". Face à la recrudescence des ruptures, le Leem et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ont mis en place des solutions d'urgence (stocks de dépannage, circuits courts...) et des numéros spéciaux pour éviter au maximum les ruptures de traitement pour les personnes.
Par ailleurs, le TRT-5 a mis en place un observatoire des ruptures concernant les traitements anti-VIH. Pour être plus précis, il s’agit d’un dispositif d’alerte et de recueil d’informations. Les premiers résultats de cet observatoire étaient alarmants : un tiers des personnes qui ont répondu ont fait face à une rupture de traitements allant de un jour à une semaine. Le TRT-5 juge cette situation inacceptable. Il a donc interpellé, depuis plusieurs mois, l’Afssaps, le ministère de la Santé, les laboratoires de l’industrie pharmaceutique, les grossistes répartiteurs, les organisations représentatives de la pharmacie pour résoudre ces graves difficultés d’approvisionnement. Si vous êtes confrontés à ce phénomène, il ne faut pas hésiter à l’indiquer sur l’observatoire mis en place par le TRT-5, cela permettra au collectif d’avoir des arguments encore plus concrets et représentatifs des dysfonctionnements pour lui permettre de faire pression pour lutter contre ce problème.