USA : Moins de 30 % des séropositifs maîtrisent leur infection

Près de trois Américains séropositifs sur quatre n'ont pas leur infection par le VIH sous contrôle. L’information frappe. Selon les chiffres des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), sur quelque 1,2 million de personnes vivant avec le VIH aux Etats-Unis (on ne connaît pas les chiffres précisément), seulement 28% des personnes ont supprimé leur charge virale grâce aux traitements anti-VIH. Comment expliquer ce chiffre ?
Ce très faible pourcentage de personnes contrôlant sa charge virale s’expliquerait par le fait qu'une personne séropositive sur cinq n'est pas consciente d'être porteur de l'infection. Ce serait particulièrement le cas chez les gays, notamment noirs. La principale explication réside dans le fait que "seules 51% [des personnes] sont traitées et suivies médicalement". "Bien que nous sachions que la suppression de la charge virale peut être obtenue avec un traitement antirétroviral adéquat, les données révélées par cette étude mettent en lumière les défis auxquels notre pays est confronté pour s'assurer que les séropositifs américains bénéficient des soins dont ils ont besoin pour contenir le virus, soulignent les auteurs du rapport, cités par l’AFP (29 novembre). "En améliorant le dépistage et les services de soins nous pouvons aider les personnes vivant avec le VIH  à vivre mieux et plus longtemps tout en réduisant fortement la propagation du virus", ajoutent-ils. C’est d’ailleurs cela le pari. On sait aujourd’hui qu’un traitement efficace pour contrôler l'infection du VIH est non seulement bénéfique pour préserver la santé des séropositifs, mais joue aussi un rôle préventif important. De plus, le rapport note que parmi les séropositifs suivant un traitement antirétroviral, 77% ont pu supprimer leur charge virale. L’enjeu est donc bien de combler le fossé en matière de dépistage (trop de personnes séropositives ignoreraient leur statut) mais aussi d'accès aux soins et traitements (de trop nombreuses personnes ne sont ni traitées, ni suivies). Ce sont ces deux points qui sont cruciaux pour freiner l'épidémie d'infection avec le VIH et le sida aux Etats-Unis, comme ailleurs.
Environ 50 000 nouvelles infections par an ont été constatées de 2006 à 2009 aux Etats-Unis et quelque 16 000 Américains sont décédés chaque année durant cette même période, indiquent les CDC. Ce sont les homosexuels qui constituent la population la plus durement touchée par l'infection aux Etats-Unis, surtout les jeunes Noirs, qui sont les moins conscients de la prévalence dans leur communauté et qui constituent le groupe bénéficiant le moins des services de prévention… à 39% comparativement à 50% chez les hétérosexuels hommes et femmes, selon les CDC. Plus d'un tiers des jeunes Noirs gays  sont infectés et ils représentent 22% des nouvelles infections, soit plus de deux fois la proportion que l'on trouve chez les gays blancs.