Viramune, un médicament à deux facettes ?

Publié par Franck-seronet le 05.04.2010
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Viramune (névirapine) est un médicament parfois "déclassé" ou peu utilisé par rapport à d'autres molécules. Il est vrai qu'elle présente un certain nombre d'inconvénients, mais comme tous les médicaments anti-VIH. Si on arrive à prendre en compte ses contraintes et bénéficier d'un suivi adéquat, les témoignages qui nous reviennent insistent souvent sur un médicament bien toléré, comme s'il y avait parfois une sorte de cap à passer et qu'ensuite on en voyait les avantages. C'est pourquoi nous proposons aujourd'hui cet article.

Il faut l'utiliser avec précaution surtout en début de prise. Ne pas la donner pour une initiation de traitement aux hommes ayant plus de 400T4/mm3 et aux femmes ayant plus de 250 T4/mm3. C'est en tous cas ce qui est recommandé en France, mais peut-être pas dans d'autres pays, notamment ceux où le choix des divers traitements possibles en première intention de traitement est limité.

La viramune doit d'abord être prise à demi dose pendant les deux premières semaines avant de passer à pleine dose.  Il faut surveiller d'éventuelles réactions cutanées (peau) ou au niveau du foie, surtout au commencement, comme signe d'une possible réaction allergique potentiellement grave. Elle a des résistances croisées avec Sustiva (éfavirenz). Quand on a un virus devenu résistant à l'une, il le devient à l'autre.  Lorsque, pour une raison ou une autre et même si ce n'est pas recommandé, on fait une interruption de traitement ("fenêtre thérapeutique"), il faut arrêter d'une certaine manière, c'est à dire avant les autres médicaments de la trithérapie ou prévoir de l'avoir remplacé un peu avant par une antiprotéase.  

C'est l'occasion de revenir sur les résultats d'un essai international appelé ARTEN, dont les résultats ont été présentés cet automne à la 49ème conférence ICAAC de San Francisco (sept 2009) et à la 12ème conférence contre le sida de Cologne (nov 2009).

Chez les personnes commençant un traitement anti-VIH pour la première fois, elle fait au moins aussi bien que Reyataz (atazanavir) boosté (avec Norvir), lorsqu'associée à Truvada. La durée de réponse au traitement (baisse de la charge virale plus rapide) était même significativement meilleure pour Viramune, mais sans impact clinique différent de Reyataz à long terme.

Surtout et plus concrètement,  le gain en bon cholestérol (HDL = protecteur cardio-vasculaire) était plus fort avec Viramune, et à l'inverse le gain en "mauvais" triglycérides (pas bon pour le coeur) moins élevé.
Il faut dire aussi que si les taux d'effets indésirables étaient les mêmes entre Reyataz et Viramune, beaucoup plus de gens étaient conduits à abandonner cette dernière en raison des effets de rashs cutanés* (potentiellement plus risqués à cause de la possibilité d'allergie grave).

Finalement, il nous faudrait un test génétique comme on l'a depuis 2 ou 3 ans avec l'abacavir (Ziagen, Kivexa, Trizivir), qui permettrait de minimiser le risque allergique, pour redonner un intérêt à cette molécule.


* Rashs cutanés : Eruptions sur la peau, de type rougeurs ou boutons, parfois accompagnées de fièvre ou d'un sentiment de malaise général.

Commentaires

Portrait de lille1310

résultat, une incapacité totale de tenir sur les jambes, je me suis retrouvé en chaise roulante pendant quatre semaines, le temps que mon organisme évacue ce que je considère comme une réelle cochonnerie... ça m'a pris un dimanche,alors qu'au réveil tout allait pour le mieux, après le repas du midi je me fais une petite sieste et en me réveillant, plus moyen de bouger les jambes sans hurler de douleur, plus moyen de mettre quoique ce soit sur la peau qui brulait, les myalgies me faisaient plus rien accepter, ni pantalon, ni drap ou autre couverture, les douleurs étaient hallucinantes,impossible de mettre un pied à terre... dès que je me levais, les jambes tremblaient et les muscles ne parvenaient plus à me maintenir en position debout et je finissais par m'écrouler...j'ai fait appel au 15 et à l'hôpital, après divers examens dont un électro-myogramme, une scintigraphie ainsi que des échographies qui n'ont donnés aucun résultat, les médecins qui ne comprenaient pas ce qui se passait, m'ont fait stopper le viramune, ils m'ont dit que j'avais des effets secondaires d'ordre neuropathiques, je suis resté allongé deux semaines et les douleurs se sont estompées petit à petit mais je ne pouvait vraiment plus tenir debout... j'ai finit par attraper plus de mal aux bras et aux épaules qu'aux jambes avec ce stage en chaise roulante, moi qui n'avait jamais vécu cette expérience!!! j'ai pris sur moi de ces douleurs, deux mois complets de rééducation avec un kiné, des massages, des exercices, des électro-stimulations et des applications de diverses crèmes antalgiques.... à ce jour les médecins ne m'ont toujours pas donné d'explications autres que neurologiques... et huit semaines plus tard je me faisais un infarctus et une embolie pulmonaire dont on ne connait pas plus la cause... est-ce que tout celà est lié??? aucune idée......... positivement toujours phil