Viramune, un médicament à deux facettes ?
Il faut l'utiliser avec précaution surtout en début de prise. Ne pas la donner pour une initiation de traitement aux hommes ayant plus de 400T4/mm3 et aux femmes ayant plus de 250 T4/mm3. C'est en tous cas ce qui est recommandé en France, mais peut-être pas dans d'autres pays, notamment ceux où le choix des divers traitements possibles en première intention de traitement est limité.
La viramune doit d'abord être prise à demi dose pendant les deux premières semaines avant de passer à pleine dose. Il faut surveiller d'éventuelles réactions cutanées (peau) ou au niveau du foie, surtout au commencement, comme signe d'une possible réaction allergique potentiellement grave. Elle a des résistances croisées avec Sustiva (éfavirenz). Quand on a un virus devenu résistant à l'une, il le devient à l'autre. Lorsque, pour une raison ou une autre et même si ce n'est pas recommandé, on fait une interruption de traitement ("fenêtre thérapeutique"), il faut arrêter d'une certaine manière, c'est à dire avant les autres médicaments de la trithérapie ou prévoir de l'avoir remplacé un peu avant par une antiprotéase.
C'est l'occasion de revenir sur les résultats d'un essai international appelé ARTEN, dont les résultats ont été présentés cet automne à la 49ème conférence ICAAC de San Francisco (sept 2009) et à la 12ème conférence contre le sida de Cologne (nov 2009).
Chez les personnes commençant un traitement anti-VIH pour la première fois, elle fait au moins aussi bien que Reyataz (atazanavir) boosté (avec Norvir), lorsqu'associée à Truvada. La durée de réponse au traitement (baisse de la charge virale plus rapide) était même significativement meilleure pour Viramune, mais sans impact clinique différent de Reyataz à long terme.
Surtout et plus concrètement, le gain en bon cholestérol (HDL = protecteur cardio-vasculaire) était plus fort avec Viramune, et à l'inverse le gain en "mauvais" triglycérides (pas bon pour le coeur) moins élevé.
Il faut dire aussi que si les taux d'effets indésirables étaient les mêmes entre Reyataz et Viramune, beaucoup plus de gens étaient conduits à abandonner cette dernière en raison des effets de rashs cutanés* (potentiellement plus risqués à cause de la possibilité d'allergie grave).
Finalement, il nous faudrait un test génétique comme on l'a depuis 2 ou 3 ans avec l'abacavir (Ziagen, Kivexa, Trizivir), qui permettrait de minimiser le risque allergique, pour redonner un intérêt à cette molécule.
* Rashs cutanés : Eruptions sur la peau, de type rougeurs ou boutons, parfois accompagnées de fièvre ou d'un sentiment de malaise général.
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Commentaires
je l'ai pris durant six semaines