ALD et médecin traitant

2 Avril 2023
939 lectures
Notez l'article : 
0
 

Aujourd’hui, on dénombre plus de treize millions de personnes en affection longue durée (ALD) en France ; autrement dit des personnes atteintes d’une « maladie grave » ou chronique nécessitant un suivi médical régulier. Pourtant, plus 700 000 personnes en ALD n’ont pas, à ce jour, de médecin traitant-e alors même que leur état de santé nécessite un accompagnement personnalisé ; ce chiffre était de 510 000, fin 2018. Il pourrait monter à 800 000 personnes, fin 2023, si la stratégie gouvernementale envisagée ne fonctionne pas. Le gouvernement a évidemment conscience du problème et de l’enjeu. Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a annoncé, lundi 13 mars, la mise en place d’un « plan d’action collectif et pragmatique », visant à ce que l’Assurance maladie contacte toutes les personnes en ALD sans médecin traitant d’ici à la fin de l’année pour leur proposer une solution. Le gouvernement souligne dans un communiqué, qu’en dehors du plan de vaccination contre la Covid-19, il s’agit là de la « plus importante opération d’aller-vers jamais réalisée dans notre pays ». Cocorico. La stratégie mise en place se déploiera selon trois principes clés : le respect du principe du libre choix du-de la patient-e, le respect du libre exercice du–de la médecin et du choix de sa patientèle, le respect de la spécificité de chaque territoire. Dans les mois qui viennent, l’Assurance maladie va contacter toutes les personnes en ALD sans médecin traitant-e pour leur proposer un service de recherche et de mise en relation avec des médecins. Dès avril, les médecins recevront, par messagerie sécurisée, la liste des patients-es en ALD qu’ils-elles voient déjà régulièrement sans pourtant être déclaré-e en tant que médecin traitant. S’ils-elles sont d’accord, ces médecins pourront se déclarer médecin traitant-e pour ces patients. En mai, les premières mises en relation auront lieu via la mission d’accompagnement en santé de l’Assurance maladie. La déclaration de médecin traitant-e sera formalisée lors d’une consultation, comme c’est la règle. Pour assurer une coordination et décider les modalités d’action à l’échelle locale, une instance de pilotage sera mise en place dans chaque département à partir du mois de mai. Elle rassemblera, entre autres : les organismes d’assurance maladie, l’Agence régionale de santé, la préfecture, les représentants-es des professionnels-les de santé, les structures d’exercice coordonnée, les élus-es locaux-les ou encore les associations de patients-es. Pour rappel, en 2021, les données officielles indiquaient que près de 137 380 personnes étaient en ALD 7 (infection sur le VIH…) et 181 890 personnes en ALD 6 (maladies chroniques du foie).