Antibiotiques : l’ANSM au rapport

23 Août 2023
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Les antibiotiques constituent une ressource majeure en médecine humaine et vétérinaire, rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ; soulignant que « mieux les utiliser est essentiel pour préserver leur efficacité et lutter contre les mécanismes de résistances développés par les bactéries ». Dans le cadre de ses actions de promotion du bon usage des antibiotiques, l’ANSM, en lien avec EPI-PHARE, a publié (26 juillet) la 7e édition de son rapport sur l’évolution de leur consommation entre 2000 et 2020, en médecine de ville comme à l’hôpital. La consommation des antibiotiques en France reste parmi les plus élevées en Europe, on note, cependant, que plusieurs périodes de diminution significative ont été observées ces vingt dernières années, notamment entre 2001 et 2004, après la campagne de l’Assurance maladie « les antibiotiques, c’est pas automatique », puis à partir de 2016 après plusieurs mesures interministérielles pour maîtriser leur utilisation. En 2019, puis en 2020 lors des premiers mois de la pandémie de Covid-19, une baisse importante de la consommation des antibiotiques a été observée en ville. Si l’essor des antibiotiques depuis la fin des années 1940 a conduit à une réduction et à un contrôle des infections bactériennes, il s’est aussi accompagné d’une réduction de leur efficacité, au point de générer des impasses thérapeutiques de plus en plus fréquentes, parfois dramatiques pour des patients-es, dans un contexte de faible innovation thérapeutique.  En évitant leur prescription inutile et en préservant leur efficacité grâce au bon usage, la baisse de la consommation des antibiotiques demeure plus que jamais une priorité, explique l’ANSM (Lien : Consultez le rapport sur la consommation des antibiotiques - Version juillet 2023 (26/07/2023)). Voici quelques données de l’ANSM. De 2000 à 2019, l’évolution de la consommation en France a été marquée par trois périodes : 2000-2004 : réduction importante de 22 % ; 2005-2016 : stabilisation (la consommation variant au maximum de ± 7 % d’une année à l’autre) ; 2016-2019 : amorce d’une nouvelle baisse : - 8,5 %. En ville, on note un recours privilégié aux pénicillines comme l’amoxicilline (+ 18 % entre 2000 et 2019) ; une régression importante des céphalosporines (- 72 % entre 2000 et 2019) ; une forte baisse de l’utilisation des fluoroquinolones (- 44 % entre 2000 et 2019) ; En établissements de santé : les pénicillines et les céphalosporines sont les deux classes d’antibiotiques les plus utilisées ; l’amoxicilline/acide clavulanique est l’antibiotique le plus utilisé ; une baisse marquée de la consommation des antibiotiques, - 19 % entre 2019 et 2020, soit autant que la baisse enregistrée sur la période 2000 - 2019 (- 20 %) ; une réduction portée par une baisse des antibiotiques les plus utilisés en ville, comme à l’hôpital : amoxicilline : - 30 % en ville et – 16 % à l’hôpital ; amoxicilline-acide clavulanique : - 15 % en ville et – 20 % à l’hôpital. Pour rappel, les antibiotiques n’ont aucune efficacité contre les infections virales, dont les bronchiolites, la grippe, la Covid-19, les rhinopharyngites et la grande majorité des angines et des otites. Concernant l’usage des antibiotiques, des recommandations à l’usage des professionnels-les ont été élaborées par la Haute autorité de santé (HAS).