Cameroun: acquittement de deux jeunes gays

16 Janvier 2013
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Franky et Jonas, deux jeunes Camerounais, avaient été condamnés en 2011 à 5 ans de prison ferme en 2011 pour homosexualité. Leur condamnation avait suscité de vives protestations notamment au niveau international. Bonne nouvelle, tous deux ont été acquittés lundi 7 janvier 2013 en appel, a appris l'AFP auprès de leur avocate. Franky et Jonas "ont été déclarés non coupables (d'homosexualité)" lundi par la Cour d'appel du Centre à Yaoundé, a affirmé Maître Saskia Ditisheim, présidente de l'organisation non gouvernementale Avocats sans frontières-Suisse (ASF-Suisse) et avocate de ces jeunes Camerounais. "Je n'en reviens pas. Je salue le courage des juges", s'est enthousiasmée l’avocate, alors que les acquittements dans ce genre d'affaires sont très rares au Cameroun. "Ils (Jonas et Franky) ne sont pas encore libres, mais ils le seront, le temps de faire quelques formalités administratives", a assuré Maître Ditisheim, soulignant que "dès leur libération, ils doivent absolument être mis en sécurité, sinon ils vont être tués". "Dès à présent, la communauté internationale doit les aider en leur délivrant des visas pour qu'ils s'installent à l'étranger", a ajouté l'avocate. Depuis quelques semaines, avocats d'homosexuels et homosexuels présumés sont la cible de menaces de morts récurrentes au Cameroun. En novembre 2011, Jonas et Franky avaient été condamnés à la peine maximale prévue dans le cadre de la répression pénale des pratiques homosexuelles : 5 ans de prison ferme. En outre, ils s'étaient vu infliger une amende de 200 000 FCFA (300 euros), la plus lourde peine prévue pour les délits d'homosexualité. Une troisième personne avait été condamnée en même temps que Jonas et Franky mais elle n'était pas présente lors du procès en première instance et ne figurait pas dans la procédure en appel.

Commentaires

Portrait de jean-rene

C'est formidable mais y a-t-il une loi qui réprime l'homosexualité au Cameroun ?

S'il n'y a pas de loi anti-homo, les juges n'ont fait qu'appliquer la loi sans se soucier de l'opinion publique, ce qui est la moindre des choses.

S'il y a une loi anti-homo, les juges se sont dressés contre le pouvoir politique, ce qui est très courageux mais aléatoire car le pouvoir politique peut toujours faire appel de leur jugement