Canal+ et C8 : l’inter-LGBT condamne la transphobie

18 Septembre 2016
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En quelques jours, la rentrée des chaînes de Canal+, dorénavant détenues par Vincent Bolloré, aura déclenché un petite tempête médiatique. Et pas pour de bonnes raisons. Le 13 septembre, l’Inter-LGBT a dénoncé la transphobie de plusieurs séquences d’émissions diffusées sur Canal+ et sur C8. L’Inter-LGBT en a fait la sinistre chronologie : "Lundi 5 septembre, lors de l’émission du Grand Journal de Canal+, l’humoriste Lamine Lezghad lance à Brigitte Boréale, chroniqueuse ouvertement trans : "Nous, les mecs, quand on est stressés, une petite euh… ça détend. Hein, Brigitte ?". Puis au tour d’Ornella Fleury, la nouvelle "Miss Météo" de dire : "Bonsoir monsieur-dame, enfin Brigitte". Mardi 6 septembre, l’émission "Touche pas à mon poste !" de C8 diffuse une parodie de "Plus belle la vie", dégradante et appelle au meurtre des personnes trans : "Il ne me reste plus que la travelotte, "bang" ! Je préfère encore rester avec ma femme".[…] le vendredi 9 septembre, Yves Pujol s’en donne à cœur joie dans le spectacle "Les fous rires des chevaliers du fiel  2016" avec des tirades plus sexistes et transphobes les unes que les autres, par exemple : "la monsieur", "oh Amanda Lear", "puéricultrice, nan mais avec la barbe c’est joli", "franchement vous vous êtes regardé, vous avez peut-être le parachute qui se remplit mais le piolet il est toujours là hein". Ce tombereau de propos insultants et dégradants successifs à l’égard des personnes trans a suscité beaucoup de réactions. L’Inter-LGBT "dénonçe fermement le sexisme et la transphobie dissimulés dans ces sketchs qui renvoient systématiquement les personnes trans à leur sexe de naissance, niant ainsi le principe d’autodétermination pourtant défendu par la Cour européenne des Droits de l’Homme" et expliquant que l’humour n’est "pas un sauf-conduit aux discriminations et à l’incitation à la haine ou au meurtre mais est révélateur des stéréotypes d’une société et mène inexorablement aux préjugés et aux discriminations". Mardi 6 septembre, juste après les propos du Grand Journal, l’association des journalistes LGBT avaient dénoncé et annoncé avoir déposé une plainte auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).