Chasse aux sorcières homophobe

Plusieurs associations se sont mobilisées ces derniers jours au Maroc contre une « chasse aux sorcières » visant la communauté LGBT, après la publication sur les réseaux sociaux de données personnelles récupérées sur des sites de rencontres, explique l'AFP (21 avril). Un collectif réunissant une vingtaine d'associations de défense des droits humains a interpellé les autorités marocaines, s'inquiétant de cette « campagne de diffamation » et « d'intimidation » dans un communiqué publié dimanche 19. Une soixantaine de noms, accompagnés de photographies et parfois d'adresses ou de numéros de téléphone, ont été diffusés la semaine dernière sur les réseaux sociaux après avoir été récupérés sur différentes applications de rencontres comme Grindr ou PlanetRomeo, selon les informations réunies par l'AFP auprès de plusieurs militants. Depuis, certains ont reçu des messages haineux, d'autres encore ont été jetés à la rue par leur famille ou ont subi des violences de leurs proches ulcérés par leur orientation sexuelle, selon les témoignages recueillis par différentes associations, précise l'AFP. « Nous recevons des appels et nous assistons les personnes en difficulté qui ont été outées contre leur gré», a déclaré à l'AFP Nidal Alhary, une responsable de l'Union féministe libre, une association de Rabat qui anime une plateforme téléphonique d'urgence dédiée aux violences conjugales et sexuelles. « Le pire c'est que ne nous pouvons pas les aider à cause du confinement », a indiqué un membre de l'association « Akaliyat » (« Minorités »), ONG qui milite contre «la criminalisation et la discrimination» envers les minorités sexuelles et religieuses. « Certains ont voulu déposer des plaintes mais se sont heurtés à l'hostilité de la police », a expliqué à l'AFP, une militante de Casablanca qui souhaite garder l'anonymat. Aujourd'hui, l'homosexualité est considérée comme un crime au Maroc, le code pénal sanctionnant de six mois à trois ans de prison « les actes licencieux ou contre-nature avec un individu du même sexe ».