Covid-19 : premier cas en CRA

17 Avril 2020
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Une personne a été testée positive au coronavirus jeudi 9 avril dans un centre de rétention administrative (CRA) parisien, a appris l'AFP de sources concordantes, premier cas de contamination confirmé dans ces lieux où sont enfermés les migrants-es en attente d'expulsion. « Une personne retenue vient d'être testée positive au Covid-19 dans les CRA de Paris-Vincennes, où 54 personnes sont encore enfermées », a indiqué l'Assfam, association qui apporte un soutien juridique aux étrangers-ères dans ce centre. « La santé et la vie des personnes retenues sont mises en danger dans ces centres, où les mesures sanitaires de prévention et protection contre le Covid-19 ne sont pas, et ne peuvent pas, être mises en place », précise l'association qui a exercé son droit de retrait, il y a quelques semaines, pour protester contre le maintien en rétention sur fond de pandémie, mais qui poursuit une activité « à distance ». La personne contaminée a été « isolée dans une chambre individuelle » en attente de transfert en structure hospitalière, a confirmé une source policière. Il s'agit du « premier cas confirmé dans un CRA », a réagi David Rohi, spécialiste de la rétention à l'association La Cimade. Selon lui, la personne retenue contaminée est entrée en rétention le 7 mars et a « donc été contaminée à l'intérieur ». « C'est exactement ce que nous craignions », a-t-il ajouté. Ces dernières semaines, la poursuite de l'activité des CRA a fait l'objet d'un bras de fer entre le gouvernement, d'un côté, et les organisations de défense des migrants-es et les avocats-es, de l'autre. Le Conseil d'Etat a tranché le débat fin mars, en décidant que ces centres de rétention pouvaient rester ouverts, jugeant que le maintien en rétention n'est pas un « facteur d'évolution de l'épidémie », contrairement à ce qu'affirmaient plusieurs organisations en réclamant la « fermeture temporaire ». Ces dernières semaines, les CRA se sont progressivement vidés, sous l'impulsion de décisions de remises en libertés par des juges. Sur quelque 1 900 places, seuls 184 personnes y étaient retenues en date du 9 avril, a affirmé Christophe Castaner plus tôt devant une commission de l'Assemblée nationale. « Je n'ai pas souhaité fermer les CRA parce qu'il y a à l'intérieur des sortants de prison, (...) parce que nous continuons à procéder dans certains cas, et il est vrai que c'est beaucoup plus difficile, à des expulsions », a expliquéle ministre de l'Intérieur. Le Conseil d'Etat, a-t-il insisté, « a considéré que les mesures que nous avons mises en oeuvre (...) ne permettaient pas de considérer que la santé de ceux qui étaient dans les CRA était menacée », ce que contestent toujours les associations de défense des droits des étrangers-ères.