Crimée : qu'adviendra-t-il des 14 000 consommateurs de drogues ?

9 Avril 2014
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Dans une tribune publiée sur le site du "Huffington Post" (27 mars), Andriy Klepikov (directeur exécutif d’une ONG de lutte contre le VIH/sida en Ukraine : Alliance in Ukraine) se demande ce qu’il va advenir des personnes consommatrices de drogues suite à l’annexion de la Crimée par la Russie. Pour le militant, il risque d’y avoir "de lourdes conséquences pour un groupe déjà largement exclu de la société", les personnes consommatrices de drogues par injection dont le nombre est estimé à 14 000. La crainte porte sur "leur accès à des soins de santé essentiels et aux services de prévention du VIH". Andriy Klepikov craint qu’ils ne soient très sévèrement compromis. "Les lois russes sur la toxicomanie sont extrêmement répressives et l'annexion met en danger la vie des consommateurs de drogues qui bénéficient de services de prévention du VIH, comme la distribution de seringues stériles", explique-t-il. "Le gouvernement russe ne soutient aucun programme efficace de prévention du VIH et de l'hépatite C pour les consommateurs de drogues et les autorités publiques refusent de venir en aide aux quelques 1,8 million de consommateurs de drogues injectables vivant sur leur territoire. Les échanges de seringues et les traitements substitutifs aux opiacés sont illégaux en Russie", indique Andriy Klepikov. "La situation politique actuelle est particulièrement alarmante pour les 800 patients placés sous traitement substitutif aux opiacés en Crimée. De fait, les stocks de méthadone et de buprénorphine, qui remplacent un opiacé tel que l'héroïne et doivent être pris sous suivi médical, répondront aux besoins pendant quelques semaines seulement", explique le militant. Que se passera-t-il ensuite ? On vous recommande de lire dans l’intégralité cette tribune d’Andriy Klepikov qui illustre très bien les enjeux de la RDR bousculés par la géopolitique. Passionnant.