Décès et maladies évitables

8 Octobre 2022
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Réagir. Les maladies non transmissibles, comme les maladies cardiaques, le cancer et le diabète sont responsables de 74 % des décès dans le monde, alors qu'une action décisive contre les facteurs de risque pourrait sauver des dizaines de millions de vies, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les maladies non transmissibles (MNT) sont causées par un mode de vie ou des conditions de vie préjudiciables à la santé ; elles sont la plupart du temps, évitables en changeant les comportements. Si l’OMS monte de nouveau front sur ce sujet, c’est parce que ces maladies causent le décès de 41 millions de personnes chaque année, dont 17 millions de personnes de moins de 70 ans. Les maladies cardiaques, le cancer, le diabète et les maladies respiratoires sont désormais les principales causes de décès dans le monde devant les maladies infectieuses, souligne l'OMS. « Toutes les deux secondes, une personne de moins de 70 ans meurt d'une maladie non transmissible », a expliqué Bente Mikkelsen, cheffe de la division de l'OMS en charge du dossier, lors d’une conférence de presse. Paradoxe : le financement pour organiser la lutte contre ces maladies est trop faible.  De plus, les maladies non transmissibles ont un impact important sur la capacité des personnes qui en sont atteintes à résister aux maladies infectieuses comme l'a démontré la pandémie de Covid-19. Ainsi, le surpoids ou le diabète se sont avérés augmenter le risque de tomber plus gravement malade, voire de mourir de la Covid-19. « Si les données brossent un tableau clair, le problème est que le monde les ignore », avertit le rapport. Contrairement aux idées reçues, ces maladies ne sont pas en premier lieu un problème de pays riches. De fait, 86 % des décès prématurés dus aux maladies non transmissibles dans le monde surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur, selon l'étude. La préventionet les soins y sont insuffisants. Un nouveau portail de données sur les maladies non transmissibles, lancé mercredi 21 septembre par l'OMS, montre, par exemple, la prévalence la plus élevée de décès dus aux maladies cardiovasculaires — la première cause de mortalité au monde — dans des pays comme l'Afghanistan et la Mongolie.  Dans son rapport, l’OMS note que « les principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles sont connus, tout comme la meilleure façon de les traiter ». Le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, une consommation excessive d'alcool, l'inactivité physique et la pollution de l'air sont considérés comme les principales causes de l’augmentation, au niveau mondial, des maladies non transmissibles.  Le tabagisme à lui seul est responsable de plus de huit millions de décès chaque année. Huit millions de décès supplémentaires sont attribuables à une alimentation déséquilibrée : trop peu ou trop de nourriture, ou encore une nourriture de mauvaise qualité.  La consommation excessive d'alcool, qui provoque, entre autres, des cirrhoses du foie et des cancers, tue environ 1,7 million de personnes par an, tandis que l'inactivité physique est responsable d'environ 830 000 décès.  L'OMS fait valoir qu'il existe des moyens éprouvés de réduire ces facteurs de risque et que si tous les pays les mettaient en œuvre : 39 millions de vies pourraient être épargnées au cours des sept prochaines années.  Le rapport souligne que des investissements relativement modestes dans la prévention et le traitement des maladies non transmissibles pourraient faire une énorme différence.  Injecter 18 milliards de dollars supplémentaires par an dans de telles mesures dans les pays les plus pauvres pourrait générer des avantages économiques nets de 2 700 milliards de dollars au cours des sept prochaines années.