En finir avec le VIH : espoir ou fantasme ?
Objectif guérison ? Dès l’arrivée des trithérapies en 1996, le scientifique américain David Ho assurait qu’il serait possible d’éliminer le virus de nos organismes en 3 ou 4 ans. On a vite déchanté. 15 ans plus tard, après beaucoup de progrès dans notre connaissance des modes d’action du VIH, une alliance scientifique internationale est créée pour trouver un traitement permettant de guérir ! On a parlé de son lancement par le prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi et des études en cours. La machine est bel et bien lancée. Les résultats les plus spectaculaires concernent la thérapie génique, en septembre 2011. Alors même que beaucoup de chercheurs la considéraient encore, au début de l’année dernière, comme purement "science-fictionnesque". La réalité dépassera-t-elle la fiction ? Y croyez-vous ? Comment percevez-vous ces recherches ? Vous sentez-vous proche de cette préoccupation ? Seriez-vous prêts à participer aux essais cliniques ? On en discute ce soir, à partir de 21 heures, sur le chat, dans le salon thématique, en présence de Vichenzo et de Sophie.
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Commentaires
Elle est passée où...
CXCR4 OU CCR5
Cela fait des années que je suis persuadé
Espoir
Ben, je vais peut-être ouvrir une polémique,
10 ans
@ Romain
Si, les chercheurs sont libres d'annoncer
Résumé du Chat du 6 mars 2012
N'oubliez pas, si vous souhaitez proposer des sujets pour les prochains chats thématiques, c'est dans ce forum qu'il faut soumettre vos idées.
En finir avec le VIH, espoir ou fantasme, la question est posée.
Pour de nombreux seronautes présents lors du chat, la balance penche plus du côté de l’espoir, que du fantasme. En effet, les avancées thérapeutiques, les nouvelles pistes en matière de vaccins (préventif et thérapeutique), et la thérapie génique, nous font entrevoir un espoir et nous permettent de nous projeter un peu plus sereinement vers l’avenir.
Nous avons discuté de la thérapie génique, cette technique qui permet de supprimer les gènes codant pour les co-récepteurs CCR5, les portes d’entrée du VIH dans les cellules. Certaines personnes (0,3% de la population générale) possèdent une mutation génétique rare, qui conduit à l’absence de co-récepteurs CCR5 sur la cellule. Cependant ces dernières peuvent quand même se faire infecter par certains virus VIH, qui utilisent les co-récepteurs CXCR4 pour atteindre les CD4. Un séronaute a évoqué le patient de Berlin, dont le donneur de donneur de moelle ne possédait pas les co-récepteurs CCR5 et qui a guérit du VIH.
Nous avons fait un point sur les vaccins en cours d’étude. Il existe deux sortes de vaccins. Le vaccin thérapeutique qui s’adresse aux personnes séropositives, et le vaccin préventif, qui lui s’adresse aux personnes séronégatives. Un essai de vaccination thérapeutique démarre en France. L’objectif est de s’assurer de la tolérance et de l’innocuité du vaccin et aussi de sélectionner la dose optimale pour des études ultérieures. Une autre étude menée par des chercheurs flamands consiste à extraire des globules blancs, à les “entrainer” à reconnaitre et combattre le VIH, puis à les réinjecter dans le corps du patient. Pour le vaccin préventif une étude a été menée en Thaïlande en 2009. Elle a démontré que le vaccin protégeait environ 30% des personnes, mais pas pour toute la vie. Un autre vaccin préventif développé au Canada est testé depuis janvier 2012 sur des êtres humains.
Le traitement comme prévention pour les personnes séronégatives (Prep) ne faisait pas l’unanimité parmi les séronautes présents. En effet, certains ne comprenaient pas bien que l’on puisse donner des ARV à des personnes séronégatives qui prennent des risques, au lieu de mettre de l’argent dans la recherche pour de nouveaux traitements pour les séropositifs. Nous avons rappelé que cette étude menée par l’ANRS n’avait pas pour but de donner des ARV à toutes les personnes séronégatives (mais à celles qui en feront le choix). De plus, l’idée de cet essai est d’éviter au maximum la circulation du virus et de faire baisser la charge virale communautaire.
Un séronaute nous a expliqué un essai clinique auquel il participe depuis juillet 2010. Vous pouvez retrouver son parcours sur son blog.
Certains laboratoires refusent encore aujourd’hui de céder leurs brevets et licences, pour permettre la fabrication de génériques en Inde, qui serviraient à alimenter en antirétroviraux les pays du Sud et ainsi à améliorer l’accès universel aux traitements. Ceci a soulevé l’indignation des seronautes.
Il a souvent été question (à travers tous les sujets évoqués précédemment) de la puissance du lobby des labos qui empêcherait la mise sur le marché des nouveautés thérapeutiques, au motif que si l’on guérit du VIH, ils perdraient de grosses sommes d’argent. Personnellement, je pense qu’avec toutes les autres maladies chroniques (ou pas) qui existent, ils se rattraperaient bien assez vite ailleurs.
Pour finir voici le questionnement d’une seronaute, qui m’a interpelé lors du chat :
“J’ai juste de la peine à me voir, aujourd’hui, autre que séropositive. J’aurai vraiment peur de devenir séronagative. Je me pose une question, qu’est ce qu’elle deviendra ma vie sans ma maladie ? Comment pourrais-je vivre sans être séro ? C’est dur à s’imaginer...”
Et vous y avez-vous déjà réfléchi ?
je n'ai pas accès au chat mais
ma vie sans le virus ?
De toute facon...
Bon Résumé Vichenzo!
Je me pose la question suivante: si vaccin
Patient de Berlin
réponse à coeur sauvage
Espoir et volonté