Harcèlement homophobe

8 Février 2023
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Quatre mineurs-es de 13 ans vont être jugés-es en France « pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide » d’un adolescent du même âge qui a mis fin à ses jours, début janvier, a annoncé (27 janvier) le procureur. La mort de cet adolescent, prénommé Lucas, avait provoqué une vive émotion en France et déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Les proches de Lucas estiment qu’il s’est suicidé après avoir été harcelé en raison de son homosexualité. « Suite à l’ouverture de l’enquête préliminaire, quatre mineurs ont été placés en garde à vue par la sûreté urbaine du commissariat d’Epinal », a indiqué le procureur d’Épinal Frédéric Nahon dans un communiqué. « Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l’encontre de leur camarade », a poursuivi le magistrat. « Les faits se sont déroulés du mois de septembre 2022 au début du mois de janvier 2023 », a repris le procureur. « À l’issue de leur garde à vue, les quatre mineurs ont été convoqués devant le tribunal pour enfants d’Épinal pour y être jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime, l’enquête ayant établi que le harcèlement avait pu participer au passage à l’acte suicidaire du jeune Lucas ». « Présumés innocents, inconnus de la justice, les quatre mineurs feront l’objet d’une évaluation par la protection judiciaire de la jeunesse avant leur jugement », a souligné le procureur. Il a aussi annoncé l’ouverture d’une « enquête incidente contre X pour non dénonciation de mauvais traitements sur mineurs ». « Les investigations se poursuivent donc sur ce point », a-t-il conclu. La mort de l’adolescent avait déclenché de nombreuses réactions. « Je pense à tous les élèves comme lui harcelés : leur désespoir fonde ma détermination à empêcher toute forme de harcèlement », avait écrit sur Twitter le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye.  « Le suicide de Lucas est tragique », avait également réagi sur Twitter SOS Homophobie. « La lutte contre le harcèlement scolaire doit être urgemment renforcée », avait estimé l’association LGBT+. « Ce drame doit être l’occasion d’une prise de conscience. L’homophobie tue », avait déclaré le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, sur le même réseau social. « Nous avons le devoir de combattre toute forme d’homophobie! », avait également tweeté le président des Républicains (opposition de droite), Éric Ciotti.