"Hépatite C : vers un traitement pour tous les malades"

27 Février 2016
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C’est dans l’édito du numéro 3 (janvier 2016) de "L’Echo des Recos", la lettre d’information du comité de suivi des recommandations Hépatites B et C 2014, que le professeur Daniel Dhumeaux, président de ce comité de suivi, a poussé sa réflexion sur le traitement anti-VHC pour tous. Pour cela, il rappelle d’emblée que "l’arrivée des nouveaux agents antiviraux directs a conduit a une avancée majeure dans le traitement de l’hépatite C : guérison de 95 à 100 % des malades, quel que soit leur profil (naïf ou non répondeur, cirrhotique ou non) ou les caractéristiques du virus, administration par la bouche, souvent [prise] unique, peu d’effets indésirables". Et le professeur de pointer les problèmes que pose l’hépatite C. Elle cause "des dommages sévères : cirrhoses et cancers du foie nécessitant des transplantations, décès. Elle est à l’origine d’importants désordres extra-hépatiques, dont le diabète, des complications cardiovasculaires, des atteintes rénales. Elle altère la qualité de vie des malades, de façon parfois majeure, et leur capacité à travailler. Tous ces dommages peuvent être aujourd’hui efficacement prévenus ou traités". Daniel Dhumeaux constate que si dans "tous les pays, les traitements ont d’abord été administrés en priorité aux patients les plus graves, conformément aux recommandations des instances nationales et internationales", au cours des derniers mois "les avancées thérapeutiques ont conduit différents pays à envisager d’élargir les indications de ces traitements". Il y a plusieurs raisons à cela. Et Daniel Dhumeaux de lister : l’efficacité et la tolérance constantes des traitements actuels ; la prévention ou contrôle de l’ensemble des dommages en cas de réponse ; la réduction des nouveaux cas et le contrôle plus efficace de l’épidémie par l’utilisation large d’agents d’efficacité proche de 100 %. Reste deux obstacles de taille : le "coût élevé des nouveaux agents et l’organisation logistique d’une prise en charge de patients supplémentaires". Il n’en demeure pas moins que "plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et le Portugal, ont déjà acté que l’ensemble des personnes infectées puissent bénéficier du traitement". Et en France ? "Il revient à nos autorités de tutelle de se déterminer sur ces choix, sans doute dans les mois qui viennent, explique Daniel Dhumeaux. Elles seront soutenues dans ce sens par les professionnels de santé et les patients et associations de patients concernés". Pour l’obstacle de l’organisation logistique de la prise en charge, le président du comité de suivi estime que si la prise en charge est étalée, il ne devrait pas y avoir de problèmes logistiques. "Quant au coût, nos partenaires de l’industrie, encore absents du débat, devraient consentir les efforts permettant l’aboutissement d’un projet voulu par tous", veut-il croire.