Homophobie et cyberharcèlement

17 Juin 2023
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Un jeune internaute a été condamné vendredi 2 juin à Paris à huit mois d’emprisonnement, dont deux mois ferme, pour avoir harcelé en ligne la chanteuse Hoshi, visée par une campagne de messages haineux et homophobes après avoir embrassé sur scène une danseuse en 2020. Le tribunal correctionnel a reconnu le jeune homme de 21 ans, coupable de harcèlement moral en ligne, aggravé par le fait qu’il a été commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime, un délit qui lui faisait encourir six ans d’emprisonnement, rappelle l’AFP. Le prévenu a, en outre, été condamné à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à la chanteuse. Une lettre de l’artiste a été lue au procès par son avocate, dans laquelle elle explique n’avoir « pas la force » d’assister à l’audience et « de retourner dans cette bulle d’angoisse » créée par « les milliers » de harceleurs « qui se cachent derrière des pseudos ». Le harcèlement « en meute » dont elle a été victime avait démarré il y a plus de trois ans et avait causé un important retentissement, évalué à 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT), selon l’avocate de la chanteuse, maître Laura Ben Kemoun. Le 14 février 2020, alors qu’elle était nommée aux Victoires de la musique, Hoshi avait embrassé sur scène une danseuse après avoir interprété son titre « Amour censure », une chanson qui dénonce l’homophobie. L’accusé avait été identifié comme l’un des auteurs de messages répétés, haineux et homophobes adressés à la chanteuse après ce geste militant. Cinq autres personnes, mineures, ont également été identifiées. Lors de ses auditions par les enquêteurs, l’accusé avait reconnu avoir envoyé à Hoshi une série de messages la traitant de « grosse truie », « sale gouine » ou « sale lesbienne », et avoir créé plusieurs comptes sur les réseaux sociaux dès que l’un était bloqué. Pas très lucide quant à son attitude, il estimait n’avoir rien écrit « de diffamant » ni de menaçant, évoquant quelques « paroles en l’air » ou « des messages peu cordiaux ». Le tribunal en a jugé autrement.