Innovation et accès aux soins dans les pays à ressources limitées

1 Mai 2014
1 269 lectures
Notez l'article : 
0
 

De nombreux orateurs sont venus présenter à l’occasion de l’AFRAVIH des initiatives innovantes visant à favoriser l’accès aux analyses biologiques, essentielles dans la prise en charge du VIH et pourtant difficilement accessibles dans les pays à ressources limitées. L’analyse de la charge virale, du génotype du virus ou encore des concentrations médicamenteuses donnent, en effet, des indications quant à l’efficacité des traitements antirétroviraux délivrés aux patients et leur adhérence à celui-ci. Les outils utilisés font néanmoins appel à des technologies d’analyse coûteuses et difficiles à acheminer au plus près des personnes éloignées des grands centres urbains. Des expérimentations en Côte-d’Ivoire par le CeDReS (Centre de Diagnostic et de Recherche sur le Sida et les autres maladies infectieuses) et au Niger utilisant des prélèvements capillaires sur papier buvard (DBS) plutôt que des prises de sang ou une organisation logistique adaptée ont néanmoins prouvé leur efficacité pour permettre l’accès à de telles analyses.

Le passage à l’échelle : une question de moyens

Elargir ces initiatives au plus grand nombre nécessite néanmoins des moyens importants. A la fois auprès des personnes vivant avec le VIH pour effectuer les actes de prélèvement sur papier buvard, mais également logistiques pour un acheminent des échantillons dans les conditions adéquates auprès des laboratoires équipés. Enfin, il faudra également financer l’augmentation du nombre d’analyses réalisées alors qu’aujourd’hui certains patients ne se voient quasiment jamais proposer de mesure de charge virale ou d’examen de génotypage. Comme souligné par certains intervenants de la session dédiée au suivi biologique, des moyens partiels risquent néanmoins d’aboutir à des analyses insuffisantes des besoins thérapeutiques des patients et la mise en place de mauvais protocoles de soin. Par exemple, si l’analyse de la charge virale révèle un échec du traitement, mais qu’aucune analyse génétique du virus ne peut être réalisée, des patients risquent de se voir délivrer de nouveau un traitement inadapté à leurs besoins.