Les génériques sont plus contrôlés que les médicaments princeps

Les génériques ne sont pas des médicaments au rabais et font l'objet de plus de contrôles que les médicaments d'origine, a affirmé lundi 10 décembre à l'AFP le directeur général de l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le professeur Dominique Maraninchi. Il entendait ainsi réagir au sondage de l'IFOP faisant apparaître une défiance grandissante des Français vis-à-vis des médicaments génériques. Il a regretté la désinformation et les contre-vérités qui circulent en ce qui concerne leur efficacité et leur sécurité. On inspecte et on contrôle plus les génériques parce qu'il y a des doutes dans la population, a-t-il ajouté, précisant que les contrôles portaient principalement sur le produit fini. Il a également indiqué que les sites de fabrication de génériques étaient inspectés tous les deux ans contre cinq ans pour les sites de fabrication des médicaments sous brevet. Parmi les actions menées au cours des quatre dernières années par l'agence du médicament, il a cité le contrôle de 1 065 génériques dont 3 % ont été interdits après avoir présenté des défauts de qualité, ainsi que de 700 lots de matières premières. Le directeur de l’ANSM a reconnu que si le médicament fini était encore souvent produit ou assemblé en France ou en Europe, les matières premières utilisées dans les génériques comme dans les médicaments brevetés provenaient de plus en plus fréquemment de pays comme la Chine ou l'Inde. Interrogé sur la question de l'efficacité, Dominique Maraninchi a reconnu qu'il existait une part infime de médicaments à marge thérapeutique étroite pour lesquels tout changement doit s'opérer avec prudence, qu'il s'agisse ou non de génériques. Parmi ces médicaments pour lesquels il faut un temps d'adaptation, il a cité les anti-épileptiques, les hormones thyroïdiennes et les médicaments immunosuppresseurs (utilisés pour prévenir le rejet de greffes d'organes) pour lesquels la substitution n'est pas automatique.