Maladies : coûts et effectifs

13 Septembre 2023
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Quelles sont les principales maladies prises en charge en France en 2021 et à quel coût ? Le fameux rapport annuel  (dit « charges et produits ») de l’Assurance Maladie nous donne une bonne partie des infos. Ce rapport, sorti en juillet dernier, a pour titre et objectif : « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses », il comprend les propositions de l’Assurance Maladie pour 2024 qui servent à alimenter le gouvernement et son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Il compile aussi de très nombreuses données, dont celles qui permettent de répondre à la question liminaire de ce papier. En 2021, 185,2 milliards d’euros ont été remboursés par l’ensemble des régimes de l’Assurance Maladie pour la prise en charge de près de 68,7 millions de personnes. Les pathologies et traitements chroniques représentent près de 62 % de cette dépense (environ 104 milliards d’euros) et concernent 35 % de la population (soit près de 25 millions de personnes pour l’ensemble des régimes). Quatre catégories de pathologies représentent plus de la moitié de l’ensemble des dépenses remboursées. La répartition est la suivante : les épisodes hospitaliers ponctuels : 39,1 milliards d’euros, soit 21,1 % des dépenses totales ; la santé mentale (maladies psychiatriques et traitement chroniques par psychotropes : 25 milliards d’euros, soit 13,5 % des dépenses totales ; les cancers : 22,6 milliards d’euros, soit 12,2 % des dépenses totales ; les maladies cardio et neuro-vasculaires : 19,4 milliards d’euros, soit 10,5 % des dépenses totales. Par ailleurs, les maladies cardio et neuro-vasculaires  représentent, 5,3 millions de personnes, le diabète (4,2 millions de personnes), les maladies respiratoires chroniques (3,6), les cancers (3,4) et les maladies psychiatriques (5,7). Il existe deux principaux groupes de pathologie. Il y a celles qui concernent un nombre important de personnes, mais avec un coût moyen par personne concernée relativement faible. On peut citer l’exemple du traitement chronique du risque cardio-vasculaire en prévention primaire. Cela concerne certes 8,4 millions de personnes, mais le coût moyen individuel annuel est de  718 euros. Il y a celles qui concernent peu ou relativement peu de personnes, mais pour lesquelles la dépense annuelle individuelle moyenne est élevée. C’est le cas des cancers actifs (dont le coût moyen individuel annuel est de 13 406 euros), des maladies cardio et neuro-vasculaires aigües (10 204 euros), etc. Autre point, la structure des dépenses est très différente selon les pathologies considérée. Les dépenses hospitalière sont prépondérantes pour les cardio et neuro-vasculaires aigües (81,6 %), les cancers actifs (60,7 %). Les soins de ville concernent la majorité des dépenses affectées au diabète (85 % de la dépense moyenne par personne concernée), des maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida (il s’agit d’une même et seule catégorie) : 73 % de la dépense moyenne par personne concernée). Le nombre de personnes bénéficiaires d’une prise en charge en 2021 pour les maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida était de 1 371 000 personnes et de 599 000 personnes pour les maladies du foie ou du pancréas (catégorie qui comprend les hépatites). Pour les personnes traitées pour maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida, la dépense annuelle moyenne était de 5130 euros, dont 3 751 euros pour les soins de ville et 947 euros pour les soins d’hospitalisation. En six ans (2015-2021), le nombre de personnes ayant bénéficié d’au moins un remboursement de soins a augmenté de 4,3 millions passant de 64,4 millions à 68,7 millions, soit 1,08 % en moyenne d’augmentation annuelle sur la période. Depuis 2015, la dépense totale de la consommation de soins remboursés par l’ensemble des régimes a augmenté de 34,6 milliards d’euros (soit + 22,9 % en six ans). Une grande part est imputable à la Covid-19 (2020-2021). Sur la période 2015-2021, les dépenses augmentent, chaque année, sur l’ensemble de la période pour la majeure partie des pathologies. L’augmentation des dépenses remboursées (traitements chroniques ou épisodes de soins) est de +  1 514 millions d’euros en six ans pour les maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida et de + 645 millions d’euros pour les maladies du foie et du pancréas. L’augmentation des personnes concernées sur la même période est de + 244 300 personnes pour les maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida et de + 37 200 personnes pour les maladies du foie et du pancréas. En 2021, les dépenses individuelles moyennes affectées aux maladies inflammatoires ou rares ou le VIH/sida et aux maladies du foie et du pancréas « poursuivent l’évolution observée avant la pandémie [de Covid-19] : une augmentation progressive ou un ralentissement de la diminution ».