Mariage pour tous : le Sénat a dit oui !

12 Avril 2013
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Et de deux ! Le Sénat a adopté, à son tour, vendredi 12 avril, le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Comme le texte a été modifié lors de cette lecture, il va désormais retourner à l'Assemblée Nationale pour une deuxième lecture. Les sénateurs ont voté à main levée à l'issue de plus d'une semaine de débats intenses et parfois virulents, rapporte l’AFP.  Le premier article, le plus important, qui ouvre le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, a été voté "conforme", c'est-à-dire dans les mêmes termes qu'en février lors de la première lecture à l'Assemblée Nationale. Sauf surprise, cet article est donc définitivement adopté. Pour que la position des sénateurs absents dans l'hémicycle au moment du vote puisse être connue, tous les groupes ont demandé que soit publié  au Journal Officiel le détail des intentions de vote de chacun de leurs membres. La gauche sénatoriale PS, PCF, écologiste, RDSE (à majorité PRG) a soutenu le texte, tandis que l'UMP et les centristes (UDI-UC) ont longuement bataillé contre… et parfois de façon aussi caricaturale qu’à l’Assemblée Nationale. A droite, Chantal Jouanno ou Fabienne Keller ont voté pour. A gauche, Nicolas Alfonsi (PRG) a voté contre. "Il y a en chacun d'entre nous une émotion profonde qui emplit l'hémicycle lui-même et nous ressentons le climat qui nous enveloppe en ce moment. Vous avez renforcé le pacte républicain, nous reconnaissons simplement la pleine citoyenneté des couples homosexuels", a déclaré la garde des Sceaux Christiane Taubira à l'issue du vote. "La fierté nous envahit avec ce vote qui fait avancer la société", a renchéri le patron des sénateurs socialistes, François Rebsamen. Le groupe écologiste a salué dans un communiqué "la première avancée sociétale de ce mandat". "Vous ajoutez une rupture sociétale à une crise sociale, ne croyez pas que le vote de la loi n'effacera pas cette rupture", a averti l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "Cette loi est une tromperie, qui va légaliser une fraude car au bout il y a la GPA (gestation pour autrui). C'est une injustice pour les enfants qui ne connaitront ni papa ni maman, ce double visage de l'humanité" a protesté Bruno Retailleau (UMP) et ancien bras de droit de Philippe de Villiers. C’est celui qui a fait une sortie raciste à l’encontre de sa collègue la sénatrice écologiste Ether Benbassa.