Migration : trajectoires et origines

24 Juillet 2022
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L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’Institut national d’études démographiques (Ined) ont rendu publics les premiers résultats de la seconde enquête Trajectoires et Origines (TeO2), réalisée entre juillet 2019 et novembre 2020 sur un échantillon représentatif de 27 200 personnes de 18 à 59 ans ; onze ans après la première édition. Selon les dernières données, 21 % de la population française est liée à l'immigration : 9 % de la population française est immigrée (5,8 millions de personnes) et 12 % est de père et/ou de mère immigré-e (7,5 millions). En outre, 10 % des moins de 60 ans sont des petits-enfants d'immigrés-es (4,7 millions), selon une première étude tirée de l'enquête TeO2. Au total, un tiers des personnes de moins de 60 ans ont un lien avec l'immigration sur trois générations, soulignent les instituts. Les immigrés-es sont particulièrement importants-es dans les classes d'âge 20-45 ans (15 % des 40-44 ans), car beaucoup arrivent en France lorsqu'ils-elles sont en âge de travailler. Il y a en a peu parmi les moins de 18 ans (3 %). Dans la deuxième génération à l'inverse, les descendants-es d'immigrés-es sont très représentés-es chez les mineurs-es (20 %), contre 11 % des 18-59 ans et 7 % des plus de 60 ans. Par ailleurs, l'Insee et l'Ined relèvent une progression des unions mixtes au fil des générations: 63% des immigrés-es vivent en couple avec un-e immigré-e, alors que 66 % des immigrés-es de seconde génération sont en couple avec des personnes sans ascendance migratoire. C'est le cas de 78 % des personnes originaires d'Europe du Sud, et de 39 % de celles d'origine maghrébine. Autre donnée, concernant les enfants de deux parents immigrés : plus de 70 % obtiennent un diplôme plus élevé que celui de leurs parents, contre 55 à 57 % des enfants de familles sans parcours migratoires, de couples mixtes ou de la 3e génération. Les données de l'Insee et de l'Ined montrent également que le nombre de personnes en France déclarant avoir subi des discriminations a augmenté de 14 % à 19 % en onze ans.  Le premier motif de discrimination est l'origine (nationalité ou couleur de peau) pour 8 % d'entre elles, mais le sexe est devenu le premier motif de discrimination pour les femmes (10 %), avant l'origine.