Minima sociaux et pauvreté

22 Juillet 2023
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Quel est le niveau de vie des personnes bénéficiaires de revenus minima garantis (minima sociaux et prime d’activité, dont l’AAH, le RSA, etc.) ? C’est ce qu’a cherché à savoir une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude dont les résultats ont fait l’objet d’une note. Cette enquête a été réalisée auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) 2018, appariée à des données fournies par l’administration fiscale et certaines caisses de sécurité sociale. Elle analyse la composition du revenu disponible des ménages bénéficiaires de revenus minima garantis, notamment la part que représentent les prestations sociales. En 2018, la moitié des personnes vivant dans un ménage bénéficiaire d’un minimum social, fin 2017 en France (hors Mayotte) ont un niveau de vie inférieur à 940 euros par mois (contre 1 770 euros pour l’ensemble de la population en France métropolitaine). En l’absence de transferts sociaux (impôts directs et prestations sociales non contributives), leur niveau de vie médian serait de 330 euros par mois, soit 610 euros de moins. Les personnes vivant dans un ménage qui touche le revenu de solidarité active (RSA) ont le niveau de vie médian le plus faible parmi celles qui vivent dans un ménage percevant des minima sociaux, soit 860 euros par mois, indique la Drees. Inversement, les personnes qui vivent dans un ménage bénéficiaire de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ont le niveau de vie médian le plus élevé (1 240 euros par mois). Le niveau de vie médian des personnes dans un ménage percevant la prime d’activité est, lui, de 1 200 euros par mois. Les minima sociaux représentent plus du tiers du revenu disponible des ménages qui en bénéficient. Les ménages bénéficiaires de l’AAH et du RSA bénéficient des transferts sociaux les plus importants (respectivement 880 et 860 euros en moyenne par mois). Pour l’AAH, ce « haut » montant est essentiellement dû aux minima sociaux (760 euros en moyenne par mois, contre 550 euros pour l’ensemble des ménages bénéficiaires de minima sociaux). Concernant le RSA, ce niveau est atteint par le cumul des minima sociaux (490 euros en moyenne par mois), des allocations logements (210 euros) et des prestations familiales (190 euros). Parmi les bénéficiaires de minima sociaux, les membres des ménages bénéficiaires du RSA, fin 2017, ont le taux de pauvreté le plus élevé en 2018 (75 %). Les membres des ménages bénéficiaires de l’AAH en France (hors Mayotte) ont le taux de pauvreté le plus faible (31 %), mais ce taux reste deux fois supérieur à celui de l’ensemble de la population (15 %). Dans l’ensemble, le taux de pauvreté des membres des ménages percevant des minima sociaux reste assez stable entre 2012 et 2018 (+1 point de pourcentage). En 2018, du fait de la redistribution, le taux de pauvreté des personnes vivant dans un ménage bénéficiaire de minima sociaux fin 2017 en France (hors Mayotte) est sensiblement plus faible que ce qu’il aurait été en l’absence de redistribution : 62 % contre 87 % (-25 points). La réduction du taux de pauvreté est la plus faible pour les personnes vivant dans un ménage bénéficiaire du RSA (-16 points de pourcentage) et la plus élevée pour les personnes vivant dans un ménage bénéficiaire de l’AAH (-47 points).