Opiacés : nouvelle condamnation

29 Août 2019
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De 1999 à 2017, selon les statistiques fédérales officielles, 400 000 personnes aux États-Unis sont mortes d’overdoses liées aux opiacés. « Cela représente une hécatombe bien plus dramatique que la guerre du Vietnam », souligne Le Figaro (27 août). Les entreprises (fabricants comme distributeurs et même réseaux pharmaceutiques : Johnson & Johnson, Allergan, Endo Health Solutions, Teva Pharmaceuticals et Purdue Pharma, AmerisourceBergen, McKesson et Cardinal Health, Walgreen, RiteAid et Walmart) qui se sont enrichies dans la crise des opiacés sont aujourd’hui poursuivies dans plusieurs États américains. Ainsi, depuis plusieurs mois, un juge de Cleveland (Ohio) s’est saisi d’une plainte en nom collectif réunissant quelque 600 procédures visant les diverses sociétés impliquées dans ce scandale, rappelle Le Figaro. Dans un autre État (Oklahoma), un juge poursuivait le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson. Le géant de la pharmacie a été condamné « à payer 572 millions de dollars pour sa responsabilité dans la crise de santé publique née de prescriptions excessives d’opiacés qui ont provoqué la mort par overdose de plus de 4 000 résidents de l’Oklahoma et laissé des milliers d’autres dans la dépendance », rappelle Le Figaro. La condamnation est bien moins sévère que les réquisitions. Dans le cadre d’une procédure civile, le procureur de cet État de quatre millions d’habitants-es avait demandé au juge d’infliger une amende de 17, 5 milliards de dollars pour couvrir les dépenses de santé et les frais de police engendrées par ce drame. Le laboratoire (pourtant épargné) a fait appel de ce verdict. Ce choix tactique (et cynique) n’est pas celui de tous les fabricants. Des laboratoires pharmaceutiques comme Purdue Pharma et Teva Pharmaceutical Industries ont ainsi préféré verser respectivement 270 millions de dollars et 85 millions de dollars en mai dernier à l’État d’Oklahoma pour éviter un procès.