Pétition pour une salle de conso

23 Juin 2023
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« Drogues : une salle de consommation à moindre risque doit ouvrir à Marseille » ; le titre de la pétition est clair : il tient à la fois de l’injonction et du conseil d’ami. Face à une situation critique, il est urgent de doter la deuxième ville de France d’une « halte soins addictions » dont les bénéfices pour la santé publique ont été prouvés, réclame un collectif de militants-es, de médecins et de scientifiques, de personnalités, dont Françoise Barré-Sinoussi, le réalisateur Robert Guédiguian, François Dabis, Jean-Michel Delile, Michel Kazatchkine, Florence Rigal, Bruno Spire, Camille Spire, Bruno Tanche, etc. Manifestement, la patience n’est plus de mise. Il serait temps que l’exécutif marseillais fasse un pas décisif en matière de RDR. Pourquoi est-ce indispensable aujourd’hui ? « Il y a de plus en plus de scènes de consommation à ciel ouvert dans certaines zones du centre-ville de Marseille, où des seringues usagées jonchent le sol, note le texte de la pétition. Les responsables politiques peuvent-ils continuer d’exposer les populations environnantes aux nuisances et aux risques infectieux ? Pourquoi ne pas envisager une nouvelle solution éprouvée pour accueillir les personnes usagères de drogues ? Les rues, les parkings et les parcs publics sont-ils ce que nous avons de mieux à proposer pour les accueillir ? » La pétition rappelle que la France a seulement deux haltes soins addictions (Paris et Strasbourg, ouvertes depuis 2016) alors que, dans le même temps, il existe 80 haltes soins addictions (HSA) (qu’on appelait avant SCMR) implantées dans neuf pays européens ». La pétition explique, par le détail, ce que sont les HSA et leur intérêt pour les personnes qui y sont accueillies. Elle pointe surtout la nécessité pour Marseille, deuxième ville de France, d’avoir une « réponse adaptée à des enjeux de santé et de sécurité des publics grandissants ». « Et pourtant, malgré les promesses électorales, la HSA n’y a toujours pas vu le jour. En effet, ce projet était inscrit dans le programme électoral du Printemps Marseillais en 2020 », taclent les signataires. « Il est temps de rompre avec le système punitif pour lutter contre l’usage de drogues et de mettre en place des solutions efficaces pour aider les personnes vulnérables. Nous, acteurs de la société civile, de la lutte contre le sida, les hépatites et de la réduction des risques et des dommages réclamons la mise en place d’un tel dispositif dont l’implantation a déjà trop tardé pour Marseille et sa population », concluent les signataires. Cette pétition a été lancée à l’initiative de plusieurs organisations qui soutiennent le projet d’une HAS dans la cité phocéenne : Asud Mars Say Yeah, AIDES, Bus 31 /32, Médecins du monde, Nouvelle Aube, Vers Marseille sans sida et sans hépatites. Ces structures sont membres du groupe de pilotage stratégique de la mission de préfiguration de «Ferry B», la Halte soins addictions de Marseille, que beaucoup attendent.