PLFSS 2023 : le Leem voit le mal partout

Noir, c’est noir. « Un projet qui tourne le dos à l’innovation, sonne le glas des ambitions industrielles de la France et menace à terme l’accès des Français à leurs médicaments ». Cette formule ouvre le communiqué de presse du Leem (le syndicat des industries du médicament) consacré au dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2023). Et le Leem de sonner la charge, évoquant un « PLFSS 2023 totalement déconnecté des besoins de la population française en médicaments et de la réalité de nos entreprises ». Le Leem estime ainsi que le « montant de l’enveloppe consacrée aux dépenses de médicaments pour 2023 semble sciemment fixé en deçà des besoins de la population ; il est 7 % inférieur aux dépenses de médicaments pour 2022 (24,6 milliards d’euros alloués en 2023, contre 26,4 milliards d’euros de dépenses estimées pour 2022) ». Le lobby pharmaceutique considère que cette décision (rappelons que le texte n’a pas encore été débattu, ni voté) intervient « alors que le pays n’a pas encore surmonté la crise du Covid, que les patients peinent à accéder en France aux innovations les plus récentes, et que l’inflation et la politique de prix du gouvernement mettent à mal le modèle de recherche, d’innovation et de production industrielle de l’ensemble des acteurs du secteur ; la survie de nombreuses PME qui produisent des médicaments indispensables est en péril ». Bref, le Leem broie du noir pour aujourd’hui et pour demain : « Plusieurs mesures envisagées par le gouvernement aggraveront les difficultés d’accès aux médicaments que rencontrent déjà les Français, en augmentant les risques de ruptures d’approvisionnement et en freinant l’accès à l’innovation », prétend le Leem. On notera que le communiqué ne fait aucune proposition alternative aux mesures envisagées, ni ne mentionne que certaines « difficultés d’accès aux médicaments que rencontrent déjà les Français-es » ou « freins à l’accès à l’innovation » sont aussi imputables au choix stratégiques et commerciaux de ce secteur qui reste un des plus lucratifs.