Surdoses : Journée internationale

5 Septembre 2023
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Le 31 août, à l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, la fédération Addiction a publié un communiqué portant sur « trois mesures » qui permettraient de « réduire le nombre de morts par surdose en France ». « Plusieurs centaines de personnes meurent chaque année en France suite à une surdose liée à la consommation de substances psychotropes : ce n’est pourtant pas une fatalité », explique la Fédération Addiction, qui appelle pouvoirs publics à prendre de nouvelles mesures pour réduire le nombre de surdoses : généraliser l’accès à la naloxone (médicament antidote des surdoses d’opioïdes), ouvrir de nouveaux espaces de consommation sécurisée et supprimer les sanctions pénales pour la consommation de drogues. De nombreuses surdoses sont liées à la consommation d’opioïdes, qu’ils soient légaux (médicaments) ou non. Il existe pourtant un médicament antidote aux surdoses d’opioïdes, facile d’utilisation et qui diminue fortement le risque de décès : la naloxone, note la Fédération Addiction. La naloxone est aujourd’hui disponible dans les structures spécialisées d’addictologie, à l’hôpital, en dispositif de réduction des risques à distance, en pharmacie et en prison (via les unités sanitaires) : elle est disponible sous deux formes, en injection intramusculaire sans ordonnance et en spray nasal sur ordonnance, explique la Fédération, qui demande que « soit renforcé et élargi : délivrance automatique avec les prescriptions de médicaments opioïdes, sensibilisation et distribution aux professionnels d’urgence (pompiers, SAMU, policiers, opérateurs de premiers secours…), renforcement de son accès en prison, accessibilité de toutes les formes en pharmacie sans prescription. La Fédération Addiction salue d’ailleurs à ce titre « l’arrivée en octobre de Ventizolve, spécialité de naloxone par voie nasale, qui sera disponible sans prescription. La Fédération Addiction demande aussi l’ouverture de nouveaux espaces de consommation sécurisée et rappelle que les « haltes soins addictions sauvent des vies » Et la Fédération d’expliquer : « Des espaces de consommation sécurisée sont une réponse adaptée à ces situations : on compte plus de 80 haltes soins addictions (HSA) en Europe et seulement deux en France actuellement, l’une à Paris et l’autre à Strasbourg. Elles ont fait l’objet d’une évaluation scientifique indépendante qui a démontré leur efficacité. Des besoins existent en Île-de-France et dans de nombreuses autres villes : les professionnels sont prêts à mener ces projets qui n’attendent que l’autorisation des pouvoirs publics. La Fédération Addiction appelle le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention à s’emparer de ce dossier au plus vite ». Enfin, la Fédération prône un changement majeur dans le champ de la loi sur les stupéfiants en demandant au gouvernement de « mettre fin aux sanctions pénales pour simple consommation ». Aujourd’hui, la « simple consommation de drogues — délit pourtant sans victime — est passible selon l’article L3421-1 du code de santé publique d’une peine d’un an de prison et de 3 750 € d’amende. Cette politique de répression a des conséquences concrètes sur la santé des personnes : la peur de la sanction et la stigmatisation liées à l’interdit pénal est un frein à l’accès aux soins ». Le Fédération Addiction et ses partenaires du Collectif national pour une nouvelle politique des drogues appellent à un changement de politique. Elles-ils ont d’ailleurs lancé une pétition à ce sujet.