Téléconsultations : FAS met en garde

27 Juin 2023
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Ces dernières semaines, l’annonce de Ramsay Santé, premier réseau privé lucratif de santé de France, proposant la téléconsultation sur abonnement, a largement été relayée dans les médias. Cette proposition, vendue par l’entreprise comme « un accès aux soins facilité, pour donner accès 24h sur 24h, 7 jours sur 7 à une téléconsultation avec un-e médecin », est désormais sous le feu des critiques, notamment celles de France Assos Santé (FAS). Dans un communiqué FAS dénonce l’opération : « Abonnement Ramsay : l’accès aux soins n’a pas de prix, mais les usagers en paient le coût ! » Aujourd’hui, les pouvoirs publics travaillent au cadre pratique du futur agrément des plateformes de téléconsultations. Dans ce contexte où les choses ne sont pas complètement consolidées, FAS voit dans l’initiative de Ramsay Santé : « Une marchandisation à marche forcée de l’accès à la santé qui [les] inquiète, avec des acteurs privés qui continuent de saper la solidarité de notre système de santé pour réserver toujours plus l’accès à la santé aux plus aisés. Quand on sait que les usagers qui ont recours à la téléconsultation sont ceux qui sont les plus jeunes, urbains et précaires, la tentation de promettre aux patients les plus démunis un accès presque garanti aux soins est un mirage et leur facturer cette promesse est irresponsable. En présentant son offre abonnement en dehors de tout parcours coordonné, Ramsay assume de laisser les usagers en dehors de tout parcours de santé de proximité », dénonce le collectif. « Pire, nous craignons que le seul parcours pour orienter les patients ensuite soit celui des centres privés du groupe pour la réalisation d’examens complémentaires, coûteux et pas forcément adaptés, motivés par une course délétère aux profits des centres lucratifs déjà observé dans la santé dentaire. Un risque de compérage dangereux ! ». Et le collectif de pointer : « Il y a peu de doute que les médecins du groupe facturent donc à l’Assurance maladie ces téléconsultations en sus de « l’abonnement » patient. Le futur cadre de l’agrément des plateformes de téléconsultation (décret et référentiel de la Haute Autorité de Santé) doit ériger ces pratiques indésirables comme une ligne rouge à ne plus franchir ». « En introduisant une « pré-régulation téléphonique » on se dirige vers un 15 privé, flirtant avec les limites de la législation actuelle et profitant d’une rente de situation (les 10 prochaines années ou la demande est bien plus importante que l’offre) », souligne le communiqué de FAS. Le collectif demande « une réaction gouvernementale forte à cette offre néfaste pour les usagers du système de santé. Notre pays est déjà un très fort producteur d’inégalités sociales de santé. Il faut agir de façon exemplaire pour cadrer ces services qui se nourrissent de la déshérence des organisations de la médecine libérale actuelle ».