Un rapport « électrochoc »

14 Avril 2022
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Les soignants-es doivent recevoir une « reconnaissance financière équitable », sortir de « la morale du volontariat » et être mieux représentés-es dans la gouvernance des hôpitaux, selon un rapport du Sénat publié jeudi 31 mars qui appelle à un « électrochoc » dans la gestion des hôpitaux, explique l’AFP. La commission d’enquête a été mise sur pied après une étude en octobre 2021 sur la fermeture de lits à l’hôpital. Dans leur rapport, les parlementaires réclament la poursuite des efforts du Ségur de la Santé annoncés en 2020, notamment en matière de rémunérations. Pour les sénateurs-rices, la pandémie de Covid-19 a été révélatrice de « crises latentes » dans les établissements de soins. Face au « malaise des personnels », « l’insatisfaction au travail demeure », près de deux ans après les annonces du Ségur, a ainsi expliqué la sénatrice (LR) Catherine Deroche lors d’une conférence de presse. La commission d’enquête présidée par Bernard Jomier (PS) pointe « la morale du dévouement » quasi systématique du personnel, qui « ne peut être à toute épreuve » dans le fonctionnement des hôpitaux. Les sénateurs-rices proposent de revoir les indemnités compensatrices du travail de nuit et des week-ends, et de mettre sur pied un « mécanisme d’alerte » pour renforcer les effectifs lorsque le ratio « soignant par patient » est bas. Une telle gestion des effectifs ne serait possible selon les sénateurs-rices que grâce à une « décentralisation » des prises de décisions, à un équilibre entre personnel administratif et médical dans le pilotage de l’établissement et à une « dynamique des tarifs hospitaliers cohérente avec l’évolution des coûts ». Certaines recommandations de la commission d’enquête font écho à des propositions de candidats-es à la présidentielle en matière de santé.