Vaccins et professionnels-les de santé

23 Août 2023
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En mars dernier, la HAS (Haute autorité de santé) avait publié la première partie de ses travaux, consacrée aux vaccins pour lesquels une obligation était en vigueur (Covid-19, diphtérie, tétanos, poliomyélite et hépatite B). La HAS y préconisait que la vaccination contre la Covid-19 soit fortement recommandée pour les professionnels-les, de même que la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite, sauf à Mayotte où cette dernière devrait rester obligatoire. Elle s'est enfin prononcée en faveur du maintien de l'obligation vaccinale pour l'hépatite B, et son extension aux professionnels-les libéraux-ales. L’organisme officiel vient de publier (31 juillet) le second volet de ses travaux sur les obligations vaccinales des professionnels-les de santé. Ce second volet traite des vaccins actuellement recommandés pour les professionnels, soit les vaccins contre la coqueluche, la grippe, l'hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. La HAS préconise de rendre obligatoire l'immunisation contre la rougeole et de maintenir les recommandations de vaccination contre la coqueluche, la grippe, l'hépatite A, et la varicelle. Concernant la vaccination des professionnels-les contre la grippe saisonnière, la HAS regrette en premier lieu la faible couverture vaccinale des professionnels-les, de l'ordre de 22 à 25,9 % en 2021-2022, bien loin de l'objectif fixé à 70 %. « Cette faible couverture pose légitimement la question de l'obligation vaccinale », explique l’instance. La HAS dit avoir pris connaissance des données internationales témoignant de l'impact considérable de l'instauration d'une obligation de vaccination antigrippale sur la couverture vaccinale des soignants-es (jusqu'à des taux supérieurs à 90 %). Elle a également noté que plusieurs études suggèrent, mais avec un faible niveau de preuve, que l'augmentation de la couverture vaccinale des soignants contre la grippe pourrait réduire significativement le nombre d'infections et de décès chez les patients-es hospitalisés-es. In fine, la HAS préconise que la recommandation de vaccination contre la grippe soit, à ce stade, « maintenue à l'identique pour les raisons suivantes : l'efficacité inconstante selon les années de la vaccination antigrippale ; et l'insuffisance des données disponibles à ce jour sur le fardeau de la grippe nosocomiale chez les personnes prises en charge et sur l'impact de la vaccination des soignants-es sur ce fardeau (faible niveau de preuve des études et variabilité entre les études des seuils de couverture vaccinale permettant d'observer un impact) ». Pour l'hépatite A, la recommandation s'explique notamment par l'évolution généralement bénigne de l'infection, par la circulation limitée du virus et les risques très faibles de transmission nosocomiale, notamment lorsque sont respectées les précautions générales d'hygiène. C'est pourquoi, la HAS insiste sur l'importance du respect des règles d'hygiène, et particulièrement du lavage des mains dans la prévention de la transmission de la maladie. Par ailleurs, la HAS « rappelle que la vaccination post-exposition a démontré son efficacité dès lors qu'elle est effectuée dans un délai maximum de 14 jours suivant l'apparition des signes cliniques du cas avéré d'hépatite A ».