VHC : découverte du rôle de la protéine NTCP

23 Novembre 2016
3 549 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le rôle d’une protéine, le NTCP, était déjà connu dans les infections par le VHB (hépatite B) et le VHD (hépatite D), il vient également d’être identifié dans l’infection par le VHC. C'est ce qu'a découvert, une équipe française de l'Unité Inserm U1110 à Strasbourg dirigée par Thomas Baumert, en collaboration avec des chercheurs à Paris, Lyon, Birmingham et New York. L’étude soutenue par l’ANRS (agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales) a été publiée le 25 octobre dernier dans la revue scientifique "Cell Reports". Dans un communiqué, l’Inserm indique que cette étude "souligne l’intérêt de cette protéine dans les recherches de nouvelles cibles thérapeutiques contre les trois virus". Les hépatites virales B, C et D sont connues pour être les causes principales de maladies du foie et de cancer au niveau mondial, rappelle l’institut de recherche. Pour développer des solutions pour lutter plus efficacement contre ces infections virales, de nombreuses recherches sont menées afin de mieux comprendre leurs mécanismes d’action. Des travaux récents ont permis d’identifier la protéine NTCP, transporteur d’acides biliaires produits dans le foie, comme étant un récepteur des virus de l’hépatite B et de l’hépatite D. L’équipe française de l'unité Inserm U1110 de Strasbourg a fait une nouvelle découverte : la protéine NTCP serait également impliquée dans la régulation de l’infection par le VHC. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont utilisé une technique permettant de moduler l'expression du gène codant pour ce récepteur (perte ou gain de fonction), explique le communiqué de l’Inserm. "Nous avons ainsi démontré que le récepteur NTCP était impliqué dans l’infection initiale des cellules du foie, les hépatocytes, mais aussi dans la transmission du virus entre ces cellules", explique Mirjam Zeisel, qui a co-dirigé cette étude à Strasbourg. "Nous avons mis en évidence que les mécanismes d’infection par le virus de l’hépatite C via ce récepteur étaient différents de ceux mis en œuvre par les deux autres virus [VHB et VHD, ndlr]". Ces "résultats font de NTCP un facteur de l'hôte important des infections par les virus des hépatites B, C et D. Développer des thérapies antivirales ciblant les facteurs de l'hôte nous semble avoir un réel potentiel", assure la chercheuse. Un inhibiteur de la protéine NTCP, le myrcludex B, est actuellement testé dans le cadre d’un essai clinique (phase 2) mené en Russie. Son but est de "tester l’activité antivirale de cette molécule chez des patients atteints d’hépatites B et D chroniques". "Cette stratégie antivirale pourrait également être intéressante chez des patients co-infectés avec le virus de l’hépatite C", poursuit Mirjam Zeisel. Il n’en reste pas moins que l’on dispose aujourd’hui de traitements très efficaces contre le VHC. Cela pourrait donc constituer concernant le VHC une piste pour la mise au point d’un vaccin ou de médicaments anti-VHC moins chers que les actuels AAD.