Grippe H1N1 : les recommandations pour les séropositifs
Les recommandations pour les professionnels de santé ont été transmises aux pouvoirs publics et sont rendues publiques aujourd’hui : mise en ligne sur le site dédié du ministère de la santé et envoi aux COREVIH (coordinations régionales de lutte contre le VIH). Un deuxième texte, plus particulièrement destiné aux personnes séropositives est en préparation et sera publié sous peu. Des représentants des malades et usagers du système de soin, à travers le TRT-5 et AIDES, ont été consultés et associés à certains stades de la production de ces représentations.
Patrick Yeni, de l’hôpital Bichat, qui dirige le groupe d’experts, répond à Seronet.
M Yeni, vous avez coordonné les recommandations d'experts concernant la grippe A chez les personnes séropositives. Doivent-elles s'inquiéter particulièrement d'une pandémie grippale A, et si oui certaines personnes sont-elles plus à risque ?
Quand on analyse les cas de grippe rapportés en Amérique du Nord, au Mexique et en Australie, on ne relève pas de série de patients infectés par le VIH. Il n’y a donc pas, aujourd’hui, de signal fort suggérant que les personnes infectées par le VIH courent un risque de grippe A(H1N1) 2009 particulièrement fréquentes ou graves. Il faut, cependant, rester attentif, en particulier chez les personnes les plus fragiles. Cette fragilité se définit par l’absence de traitement antirétroviral, un déficit immunitaire (taux de lymphocytes CD4 < 500/mm3), la présence de co-morbidité (par exemple une hépatite chronique), un tabagisme important et une situation de précarité sociale (en particulier exposant à une promiscuité importante, y compris en cas d’incarcération) ; l’enfant âgé de moins de 5 ans est également particulièrement fragile.
Dans ce cas que faire? (pour les plus fragiles)
Tous les patients infectés par le VIH devraient recevoir le vaccin contre la grippe pandémique, dans des conditions qui seront précisées dans les recommandations générales. Cette incitation est particulièrement forte chez les patients fragiles et les enfants infectés de moins de 5 ans. Les patients les plus fragiles, tels qu’ils ont été définis plus haut, devraient également recevoir une prophylaxie par inhibiteur de neuraminidase en cas de contact étroit avec un cas de grippe possible, à condition que le contact date de moins de 48 H. Enfin, le traitement curatif devrait être administré en cas de grippe possible aux patients infectés par le VIH les plus fragiles ainsi qu’aux enfants de moins de 5 ans. Il faut être particulièrement attentif aux risques de pneumopathie, qu’elle soit virale ou bactérienne.
On a des recommandations aux professionnels de santé sur la prévention, le traitement et la réponse aux complications, pensez vous que les dispositions recommandées seront aisées à mettre en oeuvre, et quels conseils principaux donneriez vous aux personnes séropositives ?
La mise en application de ces recommandations ne devrait pas poser de problème particulier. Il est conseillé aux personnes séropositives de s’inscrire dans les observatoires qui seront mis en place prochainement, et de participer aux études cliniques qui seront menées. En effet, on manque encore de connaissance, chez les personnes infectées par le VIH, sur l’efficacité et la tolérance aux vaccins contre la grippe pandémique qui seront utilisés. Sur le plan des soins, il faut rappeler que le pilier de la prise en charge contre la grippe reste le médecin généraliste, y compris pour la personne infectée par le VIH. Ceci permettra aux services de maladies infectieuses de se consacrer aux problèmes difficiles que peuvent poser les patients et qui ne peuvent être résolus en ville.
Illustration : S. Blot - Photo : Dominique Thiéry
- 5286 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
< 500 CD4 - Traiter vite la grippe
Dans les propos du Professeur Yéni, cette phrase m'interpelle : "Cette fragilité se définit par l’absence de traitement antirétroviral, un déficit immunitaire (taux de lymphocytes CD4 < 500/mm3)..." On voit bien qu'il confirme que dès qu'on atteint le niveau de 500 CD4, on devient une pvvih "fragile" . Cela ne plaide-t-il pas pour la mise sous traitement dès 500 CD4 ? Il me semble que si... Voir les forums :
Je suis tombé récemment sur un article intéressant à propos de la grippe et pas sans relation avec le cas Aurélien de Saint Etienne, traité trop tard au tamiflu, deux heures seulement avant son décès. Cet article date de 2007 :
Des chercheurs du centre de santé de l’Université Mc Gill à Montréal ont observé 50 patients séropositifs présentant de la fièvre et des difficultés respiratoires pendant les épidémies de grippe de 2003-2004 et 2005-2006. En analysant des prélèvements des narines et de la gorge de ces patients, ils ont découvert les preuves d’une infection grippale chez 42 % des patients, bien que 76 % de l’ensemble de ces derniers aient été vaccinés. 10 patients avaient le virus A, c’est à dire le plus sévère des virus grippaux. 10 autres étaient atteints par la souche la moins grave du virus. 70 % de l’ensemble des patients prenaient des antibiotiques, alors que la grippe n’est pas une infection bactérienne. Mais à aucun d’entre eux, les médecins n’avaient prescrit d’antigrippaux.(...)
En moyenne, les patients s’étaient présentés dans des centres de soins trois jours après les premiers symptômes ; alors que dans l’idéal, les antigrippaux doivent être pris dans les 48 heures qui suivent ces symptômes.
En conclusion, les chercheurs canadiens insistent sur la nécessité d’une meilleure information sur la fréquence de la grippe chez les patients séropositifs afin que ceux-ci puissent accéder aux traitements antigrippaux dès l’apparition des symptômes. Ils soulignent aussi la nécessité pour les centres de soins VIH d’avoir à leur disposition des tests rapides de détection de la grippe. Cette étude ne remet nullement en question la recommandation de vaccination antigrippale annuelle pour les personnes infectées par le VIH. On sait que les réponses immunitaires entraînées par ce vaccin sont imparfaites, en particulier chez les patients ayant moins de 200 CD4. Mais on sait aussi que lorsque l’immunité est rétablie grâce aux antirétroviraux, la réponse antigrippale devrait se renforcer. Quant à l’utilisation des traitements antigrippaux, elle doit être envisagée, comme le recommandent les chercheurs de cette étude, en particulier lorsque l’immunité du patient est faible."
En ce qui me concerne...
Je rappelle le processus que le médecin vaccinologue m'a indiqué :
moi je l'ai eu
Grippe et vih : chat médecins experts mardi 22/09
Deux médecins experts du vih et la grippe, le professeur Christine Katlama et le docteur Guillaume Leloup (Pitié-Salpêtrière), participeront à un live blogging, c'est-à-dire un chat où on pourra poser ses questions par écrit auxquelles il sera répondu oralement en direct demain mardi 22/09 de 17 à 18 h.
Il faut s'inscrire. C'est à cette adresse :
Pour écouter les réponses des deux spécialistes en direct, c'est là :
Grippe et vih : live blogging ce soir rappel
Grippe et vih : essai vaccination mi-octobre
L'Inserm va procéder à un essai de vaccination contre H1N1 à la mi octobre sur des pvvih :
Grippe saisonnière : vaccin disponible
voir à pas prendre ses désirs pour des réalités
Peluche de la grippe A en vente sur internet
Un beau cadeau pour Noël ?
La grippe A a désormais sa peluche officielle. C’est l’entreprise GIANTmicrobe qui est à l’origine de ce projet original. Son coût : 5,50 euros. Et il y a des clients puisque cette représentation du H1N1 se vend bien plus vite en tout cas que les peluches du paludisme ou de l’ebola.
GIANTmicrobe vend également des peluches représentant le rhume, la mal de gorge, la peste, le pied d’athlète, la mauvaise haleine, la maladie du sommeil, la toux, la punaise des lits, le mal de ventre, la levure ou même le VIH ou l’hépatite C...
La peluche rose de H1N1 en forme de groin de cochon s'appelle Swine flu.
D'autres peluches adorables de Giantmicrobe :
La peluche du vih :
Celle de la peste :
il cherche encore !