LGBTQI+ et opinion publique

Publié par jfl-seronet le 26.06.2023
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InitiativeLGBTI+

Une récente enquête Ipsos conduite dans plusieurs pays du monde fait le point sur le soutien des opinions publiques quant aux personnes LGBTQI+ et à leurs droits et revendications. Dans un communiqué, la Fédération des centres LGBTI+ en France revient sur les résultats concernant l’opinion publique française entre satisfaction  et vigilance.

« Selon une étude publiée en juin 2023, 9 % de la population française s’identifie comme LGBT+. Une large majorité de la population se considère comme alliée, soutenant nos revendications principales : l’égalité dans le mariage, l’adoption, la parentalité et l’auto-détermination des personnes transgenres, y compris pour les mineurs », se félicite la Fédération des centres LGBTI dans un communiqué. Et le collectif de pointer que cette « publication réfute deux perceptions opposées, mais tout aussi erronées. D’une part, la vision pessimiste et erronée d’une communauté LGBT+ qui serait largement contestée et qui recevrait peu de soutien dans la société. D’autre part, la vision d’extrême droite, complotiste et réactionnaire qui dépeint le mouvement LGBT+ comme un « lobby » agissant dans l’ombre pour ses intérêts spécifiques ». « Les deux sont incorrectes : les revendications LGBTI+ bénéficient d’un soutien majoritaire et le travail des associations, effectué en toute transparence, correspond aux aspirations de la majorité de la population », souligne le Fédération des centres LGBTI. Il ne se dit d’ailleurs pas surpris des chiffres ; chiffres qui devraient le « réjouir ». Mais le collectif estime que la fête n’est pas complète. « Même si les LGBTIphobies sont minoritaires, elles sont encore loin d’être marginales. Bien que l’opinion soit majoritairement du côté de l’égalité des droits, les pouvoirs publics ont beaucoup de retard sur la société, avance le collectif (…) de nombreux préjugés persistent et diverses formes de haine anti-LGBT+ sont encore exprimées (…) C’est également ce que démontrent les nombreuses attaques contre les centres LGBTI+ ». Dans son communiqué, le Fédération des centres LGBTI appelle les élus-es « à prendre en compte cette enquête et à répondre aux attentes de la majorité de la population :

  • renforcer la protection juridique des individus et des associations LGBT+ ;
  • instaurer le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres ;
  • amplifier le travail d’éducation sexuelle dans les écoles, les collèges et les lycées ;
  • pérenniser les moyens des centres LGBTI+ en leur accordant un véritable statut ». Et de conclure : «  Il est temps pour les autorités de tourner la page de La manif pour tous et de progresser pour s’aligner avec les attentes réelles et non pas fantasmées de la société civile ». Mais que dit, dans le détail, l’enquête Ipsos ?

Monde

Dans les 30 pays où l’enquête d’Ipsos a été menée, 3 % des répondants-es s'identifient comme lesbiennes ou gays, 4 % comme bisexuels-les, 1 % comme pansexuels-les ou omnisexuels-les et 1 % comme asexuels. Par ailleurs, 1 % des répondants-es se disent transgenres, 1 % non binaires/gender-fluid, et 1 % autres qu'hommes ou femmes. La proportion d'adultes s'identifiant comme LGBT+ est au total de 9 %, variant de 15 % au Brésil à 4 % au Pérou ; pour ne citer que ces deux exemples.

Visibilité

Selon le sondage Ipsos, tous les segments de la communauté LGBT+ sont devenus plus visibles au cours des deux dernières années. En moyenne, près d’une personne adulte sur deux déclare avoir un-e parent-e, un-e ami-e ou un-e collègue qui est gay ou lesbienne, une » personne sur quatre en a un qui est bisexuel-le, une sur huit transgenre et une sur huit non binaire ou gender-fluid. Les femmes et les jeunes adultes sont plus susceptibles de déclarer connaître des personnes LGBT+. La visibilité des LGBT+ varie beaucoup d'un pays à l'autre. Elle est globalement plus élevée en Espagne, en Amérique latine, en Thaïlande et dans les pays anglophones, et plus faible au Japon, en Corée du Sud, en Turquie et en Europe de l'Est.

Mariage et adoption

Le soutien au mariage homosexuel varie de 49 % à 80 % dans les vingt pays de l’enquête où il est actuellement légal, et est majoritaire dans deux des dix autres pays où il n’est pas encore autorisé. Dans tous les pays à l'exception de la Turquie, une majorité de la population est favorable à une certaine forme de reconnaissance juridique des couples de même sexe. Environ deux tiers des personnes interrogées estiment que les couples de même sexe ont autant de chances que les autres parents d'élever leurs enfants avec succès et autant pensent  qu'ils devraient donc avoir les mêmes droits d'adopter des enfants que les couples hétérosexuels. Ces opinions sont majoritaires dans presque tous les pays. Toutefois, le soutien au mariage et à l'éducation des enfants par des personnes de même sexe est stable voire en léger recul dans plusieurs pays occidentaux depuis 2021.

Personnes trans

Selon les données de l’Ipsos : 67 % des personnes interrogées considèrent que les personnes transgenres sont actuellement victimes de discriminations et 76 % pensent qu'elles devraient être protégées contre les discriminations en matière d'emploi, ou de logement. Les avis sur d'autres mesures sont plus un peu mitigés, avec une moyenne de 60 % en faveur de l'autorisation pour les adolescents-es trans d’accéder à des parcours de transition avec le consentement de leurs parents. Par ailleurs, 55 % sont en faveur de l'autorisation pour les personnes trans d'utiliser des installations non mixtes correspondant à leur genre, 53 % souhaitent que les documents officiels incluent des options autres que « homme » ou « femme" et 47 % estiment que le système d'assurance maladie devraient couvrir les coûts de la transition de genre. Le soutien aux mesures pro-transgenre varie en fonction de l'âge, du sexe et surtout du pays. Il tend à être plus élevé chez les jeunes adultes et les femmes. Il est généralement plus élevé en Thaïlande, en Europe du Sud et en Amérique latine, et plus faible en Corée du Sud, en Europe de l’Est ainsi qu’en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Données françaises

En France, 9 % de la population se rattache aux catégories lesbiennes/homosexuelles, bisexuelles, pansexuelles/omnisexuelles ou asexuelles, et 4 % aux catégories transgenres, non-binaires/gender-fluids, indique l’étude Ipsos. Ce sont des chiffres très proches de la moyenne des trente pays. Au total, 10 % des Français-es se déclarent donc LGBT+, un chiffre qui monte à 22 % parmi ceux qui appartiennent à la génération Z (personnes nées depuis 1997), mais n’est que de 4 % parmi les générations du Baby Boom (les personnes nées entre 1948 et 1964). Il monte à 7 % pour les personnes nées entre 1965 et 1980 (génération X) et passe à 12 % pour les millennials (personnes nées entre 1981 et 1996). Il y a, en revanche, peu d’écart entre femmes et hommes ou encore entre les catégories sociales et géographiques. Qu’en est-il de la visibilité ? En France, une majorité de personnes (54 %) interrogées déclare connaitre un-e parent-e, ami-e ou collègue qui est lesbienne ou homosexuel, une proportion qui varie peu selon l’âge. En revanche, on observe des différences importantes sur la connaissance de personnes bisexuelles : 22 % des Français-es déclarent en connaitre une parmi leurs proches, mais c’est le cas de 37 % des jeunes de la génération Z contre 12 % seulement des boomers. Même constat pour les personnes non-binaires, 7 % des Français-es en connaissent parmi leurs proches, dont 15 % pour les personnes de la génération Z et 5 % pour les baby-boomers. Concernant le soutien au mariage pour tous-tes ou à l’homoparentalité, voici ce qu’indique l’étude Ipsos. En France, le soutien à l’homoparentalité est important : 73 % des Français-es considèrent que les couples homosexuels ont autant de chances que les autres parents d'élever leurs enfants avec succès et 67 % que les couples homosexuels doivent pouvoir adopter des enfants. Si cette opinion est plus forte auprès des sympathisants-es des partis de gauche, elle est également majoritaire auprès de ceux des Républicains ou du RN, ce qui est une surprise. Le mariage des couples de même sexe est, lui, soutenu à 66 % en moyenne et monte à 69 % de soutien chez les personnes nées entre 1965 et 1980.

Par ailleurs, 63 % de la population (dans son ensemble considèrent que les personnes trans sont « beaucoup », voire « énormément » discriminées dans la société actuelle. Ce taux monte à 69 % chez les personnes nées après 1997.

Enquête réalisée par Ipsos dans 30 pays via sa plateforme en ligne Global Advisor entre le 17 février et le 3 mars 2023. Pour cette enquête, Ipsos a interrogé 22 514 adultes âgés-es de 18 à 74 ans au Canada, en Afrique du Sud, en Turquie et aux États-Unis, de 20 à 74 ans en Thaïlande, de 21 à 74 ans à Singapour et de 16 à 74 ans dans tous les autres pays.

Commentaires

Portrait de jl06

L,ignorance et la mére de tous les maux ..........encore du travail , mais on progrésse !( en france )

 

 

Miles de personas participarán este sábado en el desfile Pride! Barcelona, con motivo del Día del Orgullo LGTBI, en Barcelona.