Mariage pour tous : réactions en chaîne

Publié par jfl-seronet le 26.05.2013
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Politiquemariage pour tous

La validation par le Conseil constitutionnel et la promulgation (18 mai) de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe a suscité de très nombreuses réactions. Passage en revue des plus marquantes… et des plus éclairantes. Du pour, du contre, du renoncement et des menaces.

Jean-Pierre Michel, rapporteur PS au Sénat

"Les textes qui sont restés ont été des textes de société. Sous François Mitterrand, c'était la peine de mort, sous Lionel Jospin, c'était le PaCS et là, sous François Hollande, je pense que ce sera le mariage pour tous. Je souhaite qu'il y en ait d'autres, comme le vote des étrangers aux élections locales ou le texte sur l'euthanasie".

Nadine Morano, ancienne députée et ministre UMP

L’ancienne ministre et ancienne députée UMP Nadine Morano a estimé (21 mai) que si la droite revenait au pouvoir en 2017, elle aurait "largement autre chose à faire" que se pencher à nouveau sur la loi autorisant le mariage pour tous. Sur LCI, la déléguée de l'UMP aux élections a observé, à propos de la promulgation de ce texte : "Tant mieux pour ceux qui ont envie de se marier et pourront le faire. En 2017, il y aura largement autre chose à traiter", a-t-elle insisté, incitant à ne "pas tomber dans le panneau de François Hollande, c'est-à-dire la facilité : arriver en début de quinquennat à traiter des sujets de société qui ne sont pas la priorité des Français".

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement

"Nous avons toujours considéré que c'était de l'intérêt supérieur de l'enfant qu'il s'agissait lorsque nous cherchons à sécuriser notamment les familles homoparentales qui jusqu'à présent ne l'étaient pas suffisamment parce que l'enfant n'avait pas la garantie d'un lien juridique protecteur avec les deux parents. Désormais, tous les enfants seront mis à égalité. Je peux vous dire que moi, cet après-midi je suis extrêmement heureuse et fière d'appartenir au gouvernement qui aura fait grandir l'égalité dans notre République", expliquait (17 mai) la ministre sur BFMTV.

Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines

Ancienne ministre et actuelle députée (UMP) Valérie Pécresse est "absolument contre la désobéissance civile". Elle s'est élevée (21 mai) contre tout appel à ne pas appliquer la loi autorisant le mariage pour tous. Interrogée par France Culture sur la rébellion de maires face à la loi, l'ex-ministre a tranché : "Je suis contre tous les appels à la désobéissance civile. C'est la loi de la République, et dans la République, on respecte la loi". Plus généralement, pour Valérie  Pécresse, "il faut être totalement lucide : François Hollande a joué la crispation, il a refusé la main tendue par l'opposition d'essayer de trouver une solution qui aurait fait consensus (…) Il a préféré cliver, diviser la société française". Mais "on ne pourra pas revenir sur le mariage et l'adoption en 2017", selon l'ex-ministre du Budget.

François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat

"Je me réjouis de la validation de la loi du mariage pour tous et de sa promulgation rapide par le président de la République. Ce texte est une loi d'égalité et de lutte contre toutes les discriminations".

Jean-François Copé, président de l'UMP et député de Seine-et-Marne

Jean-François Copé, président de l'UMP, a déclaré (17 mai) sur TF1 qu'il regrettait la décision du Conseil constitutionnel concernant le mariage mais qu'il la respectait. "C'est une décision que je regrette mais que je respecte (…) C'est désormais une loi qui sera promulguée et que nous respecterons au nom de la République", a-t-il dit.

Franck Riester, député UMP de Seine-et-Marne

"J'ai dit avant même cette validation que je pensais que ce n'était pas une bonne chose de manifester, je l'ai dit à plusieurs reprises pour mes amis élus. Je peux comprendre que des concitoyens manifestent contre un texte. Là, il s'agit d'une étape différente puisque le texte a été voté et a été validé par le Conseil constitutionnel. (...) Aujourd'hui, ce qui est le plus important c'est que la loi soit validée, qu'il y ait des premiers mariages qui existent, qu'ils soient célébrés en mairie et que nos compatriotes qui ont des difficultés à s'imaginer que deux hommes et deux femmes peuvent se marier, ils les voient se marier", explique le député UMP, sur BFMTV, qui a voté en faveur de la loi.

Noël Mamère, député-maire EELV de Bègles

Interviewé sur BFMTV, Noël Mamère, un des plus ardents défenseurs du mariage pour tous, a expliqué : "Ceux qui ne veulent pas respecter la loi subiront le même sort que Monsieur De Villepin m'avait fait subir lorsque j'ai ouvert des droits en 2004 en me suspendant de mes fonctions de maire pendant un mois. Chacun doit savoir prendre des risques. (...)  Il ne s'agit pas d'un jour historique, mais simplement d'un rattrapage par la France d'un retard coupable depuis de longues années par rapport à de nombreux autres pays".

Philippe Gosselin, député UMP de la Manche

"La décision du Conseil constitutionnel validant la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe est une vraie déception. (...) Dans tous les cas, il faut que le président de la République comprenne qu'il est hors de question d'ouvrir d'autres fronts tels que la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui. C'est ce que lui rappelleront avec force les citoyens le 26 mai lors de la manifestation nationale de La manif pour tous", explique dans un communiqué ce député, un des principaux orateurs contre le texte.

Sergio Coronado, député EELV des Français de l'étranger

"Circonstances bienheureuses : en cette journée mondiale de lutte contre l'homophobie, la décision du Conseil Constitutionnel valide la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. (...) Si notre joie est immense, nous constatons également l'envolée de l'homophobie ces derniers mois dans notre pays. Les chiffres rendus publics par les associations parlent d'eux-mêmes. Lutte contre l'homophobie, et pour l'adoption de la PMA, notre vigilance reste vivace", explique le député écologiste dans un communiqué.

Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale

"C'est une avancée pour l'ensemble de la société. Comme l'ont fait de nombreuses grandes démocraties occidentales, la France franchit aujourd'hui un pas de plus vers l'égalité des droits. Ce texte est désormais la loi de toute la République. Il demeurera le symbole d'un débat parlementaire historique, tant par sa durée que par sa densité. La décision du Conseil constitutionnel (...) amorce ainsi le deuxième temps du quinquennat. Un temps offensif, résolument tourné vers l'emploi, la compétitivité, la réorientation européenne et la transition énergétique. L'Assemblée nationale y prendra toute sa part".

Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale

"Le mariage pour tous prend place dans les grandes réformes qui font avancer la société vers plus de justice. C'est la fin d'une discrimination trop ancienne envers les couples homosexuels qui pourront vivre leur amour comme les autres. Le long débat qu'a suscité cette réforme était légitime, parce qu'elle touche à l'intime. Mais maintenant qu'elle est devenue la loi de tous, il faut savoir cesser l'affrontement, retrouver le chemin de l'apaisement et de la concorde. La famille devient le bien de tous et c'est un progrès collectif pour l'unité de la société française".

Erwann Binet, rapporteur PS à l'Assemblée nationale

"Je suis évidemment très heureux, très satisfait, à moitié surpris parce que nous avions beaucoup travaillé pour anticiper des risques éventuels. (...) Nous étions quand même sur une matière assez nouvelle et nous pouvions imaginer que le Conseil puisse interpréter tels articles et éventuellement censurer partiellement quelques amendements que nous avions apportés. Donc nous étions quand même dans l'attente et aujourd'hui le Conseil constitutionnel valide dans son intégralité le texte. C'est un grand soulagement et une grande joie".

Jean-Michel Baylet, président du PRG

"Les radicaux de gauche se réjouissent que le Conseil Constitutionnel ait adopté le projet de loi en faveur du mariage pour tous. Je l'avais défendu lors des primaires citoyennes, il devient à partir d'aujourd'hui un engagement de plus tenu par le président de la République. Les radicaux de gauche, toujours aux côtés des citoyens, à l'avant-garde de la lutte pour les libertés et pour l'égalité des droits, se félicitent de cette avancée de civilisation. Il ne reste plus qu' à célébrer cette avancée au Concert pour tous lundi 21 mai place de la Bastille".

Christine Boutin, ancienne ministre, présidente du PCD

"Aujourd'hui, le Conseil constitutionnel chosifie l'enfant et rompt le pacte républicain (…) J'en appelle à tous les Français de bonne volonté, aux maires, aux élus, entrons en résistance !", poursuit la présidente du Parti chrétien-démocrate qui ne semble pas aller mieux. "Le Conseil constitutionnel indique que le fait qu'un enfant ait deux personnes d'un même sexe ne crée pas le droit à l'enfant. J'aimerais qu'il arrive à nous fonder ça en droit parce qu'un enfant, quel que soit son mode de procréation, vient d'une cellule féminine et d'une cellule masculine", a-t-elle dit.

Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement

La décision du Conseil constitutionnel "vient clore un grand débat parlementaire et un moment de tension dans la société", a expliqué (17 mai) Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement. Selon lui, "la France va rejoindre beaucoup d'autres pays, rejoindre les pays qui avaient déjà fait le choix de l'égalité. Cette loi ne pourra être défaite que par une autre majorité, notre conviction, c'est qu'elle ne sera jamais remise en cause, comme le Pacs n'a pas été remis en cause", a-t-il dit. "Il y a les procédures comme dans tous les mariages de publication des bans mais avant le 1er juillet, je pense qu'on aura en France les premiers mariages", a précisé le ministre.

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre

Message sur Twitter pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault  (17 mai) : "Tous ses vœux de bonheur aux futur-e-s marié-e-s. Je me réjouis que mon gouvernement ait fait avancer l'égalité"