Ames sensibles s'abstenir, nouvelle série noire

Bonjour, je reconnais que ma nouvelle n'est pas très charitable, mais ça fait du bien, là où ça fait mal, fantasme n'est pas réalité quoique...

Pas de pitié

Psychopathe, cet homme était une plaie pour l’humanité. Jardinier du malheur, il cultivait avec ferveur un mystère de polichinelle, le chiendent de la vengeance le bouffait, l’amour serait sa fourche meurtrière. Il avait une liaison avec une femme Paula, peu à peu, il fit en sorte de la séparer de son entourage, il mentit, fouina, jura, accabla. Qu’importe le sujet, le but était de pourrir les racines vitales de Paula. Un soir de saoulerie, il l’attaqua, Paula était sidérée de la fiente de ses propos, des détails grotesques, des saloperies mensongères, tout à  coup elle se réveilla ; cet homme était un monstre. Il lui brisait les poignets, il la secouait avec une force démoniaque, Paula était une femme solide, assez grande, elle savait encaisser les coups, question d’habitude. Pourtant, elle s’était jurée que plus jamais un homme se moquerait d’elle, et voilà qu’elle avait ouvert sa porte au loup, quelle dinde ! Il postillonait, la colère lui rendait les traits gonflés, son visage près d’elle, elle vit en lui toute la laideur qu’il contenait, en outre, il était ridicule avec ses chaussettes trouées, pauvre dingo, taper une femme, la plus inconséquente des lâchetés. Il la jeta sur le bord en bois du canapé, et tandis qu’elle ressentit une vive douleur dans ses reins, elle vit briller la lame de l’opinel , cadeau de son défunt père, elle fit mine d’être secouée par les sanglots, en se rapprochant de la table, là, il l’attrapa par le col de son tee-shirt, la main en arrière, Paula prit lestement l’opinel et le planta dans le lard de cette andouille, de toutes ses forces, bien droit, la bouche ouverte. En voulant retirer le couteau, il recula, les yeux fous, et tomba sur son flanc. Paula souriait dans l’entrebâillement de la porte. Elle comprit qu’il allait bientôt crever quand elle le vit retirer l’arme, fatale erreur, et oui, l’abc du secourisme, mon vieux, il tourna son regard apeuré vers elle, «  salop ;;; » ; pfouf, même pas original, sûre d’elle elle se tint près du mourrant, chaussée de ses escarpins pointus, elle lui flanqua un coup de pied libérateur dans le bide, le crétin eut un dernier cri de chiot abandonné. Paula, lui dit gentiment « Vas brûler en enfer, gros nase » Elle s’enquit du temps dehors, et prit la décision de chercher la malle et le diable dans sa cave, il était lourd cette enflure, à deux heures du matin, elle plongea le corps dans la Loire, elle eut la chaude sensation qu’elle allait retrouver son nid douillet, elle allait pouvoir s’emmitoufler comme un millefeuille dans sa couette et faire de beaux rêves, une aspirine pour les courbatures et le mal sera oublié.

Pas si gentille que ça la Badiane, very bad, mettrai un cierge pour toutes mes vilaines pensées mais d'abord un café, belle journée aux âmes non sensibles ou curieuses.Bad