Amitiés on Seronet Blvd

Publié par Ferdy le 20.10.2009
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Il fallait bien donner un cadre, un titre, un objet à ce qui n'est à l'heure où j'écris ces lignes qu'un postulat de départ, assez consensuel, quitte à ce que je me ramasse. La notion est floue mais pas tant que ça. Avoir des amis (de nouveaux ami-e-s) sur Seronet, ce n'est pas tout à fait anodin. On voit comment les réseaux d'affinités se créent ; ce sont plus ou moins les mêmes que dans la vraie vie, à cette différence près qu'ils naissent, se développent, se poursuivent et s'interrompent selon des principes qui échappent à l'entendement habituel. L'écrit agit, comme acteur, mais aussi comme facteur d'agrément ou de désagrément. Je mets provisoirement de côté le tchat lequel, à titre personnel, me paraît souffrir de nombreuses entraves.

La dynamique ou l'inertie des forums et des blogs incarne une part non négligeable de la réussite du site, avec ses limites, ses attentes et fatalement ses déceptions. Pourtant, je m'aperçois, au fur et à mesure que j'expérimente ces lieux, qu'il s'y noue des affinités  libérées des contingences ordinaires. L'aspect physique, l'âge, le sexe, la condition sociale, le niveau d'études ou de compétences sont moins déterminants qu'il n'y paraît au premier abord. Le filtre de l'écrit est parfois sournois, mais il ne constitue pas un handicap au sens premier du terme. On voit des conversations animées par des prises de position où le bon sens de chacun s'exprime avec véhémence, la forme étant alors reléguée à ce qu'elle devrait être, soit un indicateur déformant, sans lien véritable avec le fond. D'une certaine façon, je crois que dans la plupart des cas l'enjeu demeure incertain ; il n'y a ni gagnant, ni vainqueur, ni perdant. Il y a un instantané qui donne une tendance, quelques grandes lignes et dans le meilleur des cas un peu d'humour ou d'autodérision. Du moins, c'est ce que j'apprécie.

De là à se "faire" des amis, je crois que pour la plupart, ça relève de l'hypothèse haute. Ce ne peut être un objectif pur et dur ; une velléité, certainement ; un désir vague, parce qu'il est tout de même plus agréable de se sentir aimé que haï, c'est indéniable. Pourtant combien de quiproquos saignants, parce que le commentaire ne permet pas les rectifications live offertes dans l'échange commun ; ou, quand par distraction, négligence, il peut nous arriver de blesser celui ou celle qui intervient dans un moment de détresse, de doute, de je ne sais quoi.

Ce n'est jamais gagné. Il n'y a cependant aucune prouesse à voir son carnet d'amis s'accroître ; c'est peut-être flatteur, rassurant, mais ce n'est le gage de rien. J'ai eu récemment à expérimenter le retrait d'un séronaute de ma liste ; j'aurais souhaité qu'il me dise pourquoi, mais il faut croire qu'il est plus facile de cliquer et d'en finir, sans avoir, comme c'est son droit le plus absolu, à se justifier. Bref, la facilité d'ajouter et de soustraire à sa liste d'amis relève de cette entreprise florissante du Net ; on ne se sent finalement engagés par presque rien, et cela n'entrave en rien ma vie affective, sans avoir à passer par la case embrouilles. C'est à la fois sain, objectif, surdéterminé mais aussi sans engagement complexe. Tout le contraire de ce que la vie nous impose, ou nous propose selon que l'on y adhère ou pas.

J'ai aussi la chance d'avoir entr'aperçu des personnes qui se reconnaîtront, je l'espère, dans ces quelques lignes. Ca ne veut pas dire pour autant qu'on serait prêts à tout sacrifier pour être disponibles, partager une pizza ou un apéro. Mais, il est tout de même possible de percevoir des clins d'oeil aimables, des commentaires avisés ou critiques ou même complices ; depuis le début de mon séjour parmi vous, je n'ai jamais considéré qu'il s'agissait d'une communauté, mais d'un faisceau bigarré d'hommes et de femmes, de tous horizons qui n'ont pas seulement une ou plusieurs infections à leur palmarès, mais des sensibilités parfois en correspondance, en adéquation (je ne dis pas en phase, bien que).

Quant à ceux qui ont la patience de lire mes blogs et qui s'y ennuient, je trouve qu'ils font preuve alors d'un courage incommensurable...

Je salue ici celles et ceux qui auront eu la patience d'aller jusqu'à la dernière ligne.

biz

Commentaires

Portrait de lericou06

j'y suis arrivé moi et je ne mis suis pas ennuyé bien au contraire, et pour les amis tu sais ce que l'on dit ,c'est comme dans la vrai vie    un de perdu,dix qui rapplique

   affectueusement

Portrait de rickhunter

Il y a quelques semaines encore, j'aurais pû être d'accord avec toi. En ce moment, il est tellement difficile d'échapper aux tyrans du tchat que je réserve mon jugement. J'aimerais ajouter un smiley mais ce n'est pas vraiment drôle.
Portrait de Ferdy

Vous avouerez que ce blog était chiant. 

Alors, d'une part je suis heureux de répondre à Lericou06 (quel improbable pseudo!); vas-y ! existe ! (c'était quoi cette chanson des années 80, France Gall, perso, j'adore); tu vois ce que j'apprécie, c'est ça, même si c'est chiant - a priori, on est dans le même bastringue, et si j'osais (j'ose) j'aimerais te dire que je t'aime;

(les modérateurs modèrent ?)

Rick : I'm so sorry, loin des tchats,(j'évoquais maladroitement leur possible inéfficience), de quoi parlons-nous ici ? à qui ? pourquoi ?

A titre de rappel, je signale que le membre séronaute appelé Nathan me manque ; je n'ai cependant pas envie d'évacuer les lieux sous prétexte d'un bazar qui m'échappe, quant au tchat, Rick tu as été celui qui m'a permis de me débarrasser d'un logiciel indésirable, je ne peux pas dire merci à ce qui n'est pas.

C'est ce qui fait toute la différence.

Et je vous embrasse tous les deux (pourquoi pas ?), c'est bientôt Noël.